A travers l’étude de l’œuvre du cinéaste Roman Karmen, nous souhaitons reconstituer un patrimoine et tenter d’en définir les enjeux autour de questions historiographiques. En effet, les images de l’opérateur soviétique n’ont pas seulement marqué l’histoire du XXème, elles ont en partie contribué à la construire en un objet unique. Les propriétés métonymiques de l’image (photographies et prises de vues) ont bouleversé notre perception en même temps qu’elles ont participé à la construction d’un récit historique général d’un nouvel ordre. Il s’agit d’un récit visuel complexe où se mêlent prises de vues sur le vif et mises en scène, motifs et emblèmes, personnages principaux, personnages secondaires et masses anonymes. Disséminées, ces prises de vues constituent le principal réservoir d’images dites d’archives dont se servent régulièrement les documentaristes contemporains pour faire « témoigner l’Histoire ». Retracer le parcours de Karmen permet de revenir aux sources de ces images, de comprendre leurs enjeux, leurs contextes de production et leurs rapports au sein d’une œuvre dont le récit se confond avec l’Histoire. Nous faisons ici l’hypothèse que ce récit constitué de prises de vues, d’actualités et de films documentaires est à l’origine « d’une vulgate soviétique de l’Histoire ». / With the study of Roman Karmen’s cinematographic work, we want to retrace a heritage and to identify its implications through an historiographical approach. Not only did the Soviet filmmaker’s images go down in history but they also contributed to shape the twentieth century into a single object. Indeed, the metonymic properties of Karmen’s shootings (cinematographic photography and live action) upset our perception and contributed to build an historical account that sustains a new order. It is a complex visual narrative bringing together live action and staging, subjects and emblems, main characters, secondary characters and anonymous masses. Disseminated, Roman Karmen’s work is the main reservoir of “archival images” often used by contemporary documentary filmmakers as a mean to present “first-hand History”. Following Roman Karmen’s artistic itinerary allows us to gain a better understanding of these images: their initial purposes, their making process, and their relationships in a work within which story merges with History. We assume that this narrative consisting of pictures, cinematic newsreels, and documentary films shaped the “Soviet vulgate of history”.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018PA01H047 |
Date | 27 November 2018 |
Creators | Barbat, Victor |
Contributors | Paris 1, Lindeperg, Sylvie |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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