La thèse de doctorat d’histoire moderne Les Sociabilités élitaires à Lyon au XVIIIe siècle a pour sujet principal les interactions entre les groupes sociaux dominants à Lyon au siècle des Lumières. Lyon est une ville réputée être « sans noblesse », où l’activité commerciale est puissante. Néanmoins, l’aristocratie est tout de même présente, bien que minoritaire, et on la retrouve évidemment dans les quartiers les plus luxueux de la cité rhodanienne. Les catégories élitaires de Lyon au XVIIIe siècle qui ont été retenues sont : le clergé, la noblesse (épée, robe, cloche), les officiers royaux (nobles, du tiers état), les bourgeois, les membres des professions libérales, les négociants, les marchands. L’idée maîtresse de cette étude est donc d’exminer les liens entre les groupes d’élites, comment elles se croisent, s’unissent, se répartissent. Ce travail de recherche se sert essentiellement de la méthode de la prosopographie pour parvenir à des résultats statistiques permettant d’élaborer une réflexion analytique. Nous nous sommes appuyé pour cela sur les stratégies matrimoniales (première partie), sur les sociabilités culturelles (deuxième partie) et sur les localisations résidentielles (troisième partie). Nous nous sommes ainsi intéressé dans un premier chapitre aux comportements démographiques, aux mariages (à travers les phénomènes d’endogamie, d’exogamie, d’hypergamie et d’hypogamie notamment), à la parenté spirituelle et à l’influence du rang dans la fratrie. Dans le deuxième chapitre, nous avons abordé les sociétés de culture, la vie religieuse, les loges maçonniques, le théâtre et diverses institutions urbaines (institutions d’enfermement, compagnies militaires, etc.). Enfin, dans le troisième chapitre, nous avons examiné la répartition spatiale de ces élites en séparant le territoire de la ville entre le côté de Fourvière, le côté de Saint-Nizier nord et le côté de Saint-Nizier sud. Ainsi, chaque partie soulève des problèmes particuliers. À propos des stratégies matrimoniales, nous nous sommes posé la question : dans quelle mesure ces groupes sont-ils endogames ? Quand la stricte endogamie, trop souvent admise a priori se trouve transgressée, entre quels groupes des liens d’alliance se tissent-ils ? Dans le domaine les sociabilités culturelles, nous avons tenté de voir quels groupes sont affiliés à quelles sociétés ou institutions et avons essayé de déterminer s’il existait des rapports entre eux au sein de celles-ci. A fortiori, nous nous sommes attaché à montrer si certaines catégories sont plus ou moins exclues par certaines d’entre elles. Pour répondre à ces questionnements, nous avons établi des banques de données sommant les listes de membres des loges maçonniques, des rectorats d’hôpitaux, des bureaux des sociétés de bienfaisance, des cercles littéraires, etc. Enfin, en ce qui concerne les localisations résidentielles, nous avons cherché dans quelle mesure peut-on faire correspondre l’habitat d’un groupe à une volonté ségrégative ? Quelles sont les formes de commensalité ? Quelles sont les caractéristiques des espaces de mixité sociale ? Cette étude se propose donc de prolonger les travaux de Maurice Garden, essentiellement voués aux couches populaires, par une prosopographie spécifiquement consacrée aux élites. / The principal subject of the thesis Les Sociabilités élitaires au XVIIIe siècle deals with interactions between the dominant social groups in Lyon during the Enlightenment century. Lyon has the reputation of being a city “without nobility”, where commercial activity is powerful. However, the aristocracy is present, even if it is in minority, and we can find it obviously in the most luxurious districts of the city of the Rhône. The Lyon’s elite categories of the 18th century are: clergymen, the nobility (according to french sense : épée, robe, cloche), officers (nobles, or belonging to the Third Estate), bourgeois, liberal professions, traders, merchants. Therefore, the main idea of this study is to see the links between these elite groups, how they cross and/or unite each other, and how they share the Lyon territory. This work of research essentially uses the prosopographical method to reach statistic results enabling to produce an historical reflection about the question of the sociabilities of the elites from Lyon in this period. To reach this goal, we focused on the matrimonial strategies (first part), the cultural sociabilities (second part) and residential localizations (third part). Thus, we are interested in the first chapter by demographic behaviour, weddings (with especially the phenomenons of endogamy, exogamy, hypogamy, hypergamy), spiritual kinship and influence of the rank inside the siblings. In the second chapter, we are interested by cultural societies, religious life, masonic lodges, theatre and different urban institutions (imprisonment institutions, military companies, and so on.). Finally, in the third chapter, we are interested by the spatial distribution of these elites, the area of the city beeing divided between the Fourvière side, the North Saint-Nizier side and the South Saint-Nizier side. Thus, each part gives rise to special problems. About the matrimonial problems, we could question : how far these groups are endogamous? When strong endogamy rule, which is too often a priori supposed is transgressed, between which groups alliance connections are developed? About the cultural sociabilities, we try to see which groups are associated to which societies or institutions and we try to see if there is links between them inside these ones. A fortiori, we try to show if some categories are more or less excluded of some of them. To answer these questionings, we have made databases with the lists of the members of the masonic lodges, the hospital boards, the councils of charity societies, literary circles, an so on. At last, about the residential localizations, we could wonder to which extent we could manage to make a correspondence between the accommodations of a group to a segregative will? What are the commensalité forms? What are the characteristics of the social diversity spaces? So, this work has a new perspective, because if Maurice Garden looked into the situation of the lower classes of Lyon in the 18th century, there was a lack in the historiographical research on the elites.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2016LYSE2051 |
Date | 20 May 2016 |
Creators | Zakaria, Riad |
Contributors | Lyon, Zeller, Olivier |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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