A travers une enquête prosopographique sur les 480 experts officiels (periti) du concile Vatican II, cette thèse interroge à nouveaux frais l’histoire des idées et des réseaux à l’intérieur du catholicisme au cours du second vingtième siècle. En s’intéressant aux acteurs et à leurs points de vue subjectifs, à leurs trajectoires mais également aux médiations institutionnelles et aux sociabilités dans lesquelles ils sont pris, on s’attache à inscrire cet « événement » et ses suites dans les conditions historiques et sociales de sa production. Structuré entre un pôle institutionnel (le gouvernement de l’Église, diocésain ou romain, mais aussi l’enseignement) et un pôle prophétique (les pionniers dans les mouvements d’Église et les chercheurs), le champ religieux, étudié au prisme du groupe des periti, apparaît comme un espace où les prises de position renvoient largement aux positions occupées. Or le concile, s’il ne transforme pas le champ étudié, perturbe un temps les mécanismes ordinaires de légitimation des discours de vérité, et modifie, pour certains experts, les positions dans ce champ. Les carrières postérieures de nombre d’entre eux confirment un réajustement relatif de leurs propres prises de position, comme de celles de l’institution, tout en consacrant les positions de pouvoir d’une nouvelle génération. Répercutés dans, et modifiés par la logique conciliaire, ces débats situent le concile dans une histoire plus longue du catholicisme. A son tour, la cartographie dynamique de l’espace théologique qui se dessine aide à placer la théologie dans une histoire internationale des circulations intellectuelles, celles des idées comme celles des hommes. / Based on a prosopographic investigation of the 480 official experts (periti) at the Second Vatican Council, this thesis revisits the history of ideas and networks of twentieth century Catholicism. By focusing on individual protagonists, their points of view, their trajectories as well as the interpersonal relationships and institutional mediations they are involved in, this research aims to reposition this event and its aftermath in the life history of the Church as determined by its historical and social conditions of production. The Catholic field is structured by a tense relation between an institutional center (comprising the government of the Church, be it local – diocesan, or global – Roman, and the teaching institutions) and a prophetic pole (the Church movements’ pioneers and the researchers). Studying the periti group, it appears that intellectual or theological stances often relate to positions held in the field. Although it does not ultimately transform the field itself, the council temporarily disrupts the ordinary process through which truth speeches are legitimized inside the institution, and alters some of the experts’ position in the field. Research into the later careers of a few of them confirm the relative readjustment of their own stands, as well as of those of the whole institution, while consolidating the positions of power of a new generation in the Church administration. As they are echoed and modified by the conciliar logic, these debates place the council in a longer Catholic history. In return, this dynamic cartography of Catholic ideas contributes to a better understanding of the place of theology in a global history of the intellectual networks, involving ideas and people.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2016EPHE5093 |
Date | 13 December 2016 |
Creators | Weiser, François |
Contributors | Paris, EPHE, Pelletier, Denis |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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