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Impact de l’anxiété, de la dépression et de l’hostilité en tant que composants de la détresse psychologique sur la typologie de consommation d’alcool et de cannabis chez l’adolescent selon l’âge et le sexe

La consommation abusive de substances psychotropes chez les adolescents constitue un problème de santé sociétale ayant plusieurs répercussions (Ministère de la Santé et des Services Sociaux du Québec [MSSSQ], 2008). L’alcool et le cannabis sont habituellement les premières substances psychotropes consommées à l’adolescence, tout en étant celles qui sont les plus consommées chez cette population, nonobstant le tabac. Les taux de consommation populationnels sur une période de 12 mois, chez les adolescents, pour ces substances psychotropes sont estimés à 56,8% pour l’alcool et 22,9% pour le cannabis (Institut de la Statistique du Québec [ISQ], 2013). Certains adolescents consomment ces deux substances de façon simultanée ou sur une période prolongée, phénomène appelé la polyconsommation (Ives & Ghelani, 2006). La polyconsommation, selon une étude de Font-Mayolas et ses collaborateurs (2013), se manifesterait chez 30% des étudiants du secondaire. Elle comprend plusieurs typologies de substances possibles, dont les plus fréquentes sont un mélange alcool-tabac, alcool-cannabis ou alcool-tabac-cannabis. D’ailleurs, les adolescents qui souffrent d’une détresse psychologique seraient plus à risque de développer des comportements de consommations de psychotropes problématiques (p. ex., Armstrong & Costello, 2002). Considérant ces dernières informations, cette étude a pour but de mieux comprendre ce phénomène en cherchant à identifier des prédicteurs spécifiques de la détresse psychologique qui sont les plus importants pour expliquer le développement de typologies de consommation de substances psychotropes distinctes. Concrètement, les variables considérées dans cette recherche sont les suivantes : la symptomatologie dépressive, anxieuse et hostile, en tant que composant de la détresse psychologique, l’âge, le sexe et trois typologies précises de consommation de psychotropes et une typologie de non-consommateurs soit : 1) absence de consommation, 2) consommation faible d’alcool, 3) consommation élevée d’alcool et 4) polyconsommation élevée d’alcool et de cannabis). Cette étude a été réalisée auprès d'un échantillon de 910 adolescents, âgés entre 12 et 17 ans. Parmi ceux-ci, 487 étaient des filles et 423 des garçons. L'ensemble des participants a été recruté dans sept écoles secondaires de la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean. Trois questionnaires d'évaluation ont permis la cueillette de données, soit un questionnaire sociodémographique, le SCL-90-R (Derogatis, 1994) et la Grille de dépistage de consommation problématique d'alcool et de drogues chez les adolescents et adolescentes (DEP-ADO) (Germain et al., 2007). Eu regard aux facteurs de risque et de protection quant à la typologie de la consommation de substances psychotropes, l’ensemble des analyses a finalement permis de constater que le modèle proposé – comprenant la symptomatologie dépressive, anxieuse et hostile à titre de facteurs indépendants, de même que l’âge et le sexe à titre de facteurs d’interactions et aussi indépendants – est pertinent en ce qui a trait à la typologie de consommation de substances psychotropes. En effet, la considération de ces facteurs et leurs implications dans certains termes d’interaction ont permis d’expliquer plus que le tiers de la variance concernant les groupes typologiques de consommation. Pour ce qui est des facteurs de risque, l’âge, l’hostilité, l’anxiété chez les adolescentes et le fait d’être un adolescent sont des facteurs pertinents qui permettent de prévoir l’initiation à la consommation. L’âge et, à un point moindre, l’hostilité sont quant à eux des facteurs pertinents qui permettent de prévoir la transition d’une typologie faible de consommation de psychotropes (c.-à-d., une consommation faible d’alcool) à une typologie lourde de consommation de psychotropes (c.-à-d., une consommation élevée d’alcool ou une polyconsommation élevée d’alcool et de cannabis). Pour ce qui est des facteurs de protection, la dépression et le fait d’être une adolescente diminuent la probabilité d’initiation à la consommation de psychotropes. D’autres analyses statistiques montrent que la détresse psychologique, sous ses formes dépressives, anxieuses et d’hostilité, agit presque exclusivement à titre de facteur de risque chez les adolescentes en ce qui a trait à la typologie de consommation. Cette recherche se distingue par l’importance qu’elle a accordée à décrire de manière précise les facteurs impliqués dans la caractérisation des typologies de consommation de substances psychotropes en s’intéressant aux facteurs spécifiques de détresse psychologique, soit la dépression, l’anxiété et l’hostilité, de même qu’aux facteurs sociodémographiques, tels l’âge et le sexe en tant que variables prédictives et d’interaction. En ce qui a trait aux principales retombées secondaires, les données recueillies ont permis de formuler un descriptif régional de la consommation de substances psychotropes des adolescents. Conséquemment, les interventions préventives qui peuvent en découler pourront améliorer les stratégies de traitement et ainsi le bien-être de ces adolescents.

Identiferoai:union.ndltd.org:Quebec/oai:constellation.uqac.ca:4476
Date12 1900
CreatorsVan Tassel, Mike
Source SetsUniversité du Québec à Chicoutimi
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeThèse ou mémoire de l'UQAC, NonPeerReviewed
Formatapplication/pdf
Relationhttp://constellation.uqac.ca/4476/

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