Depuis quelques années, et après que la catégorie de « souffrance » a occupé l’espace public français, de nouveaux mots occupent le devant de la scène pour décrire et souvent dénoncer les maux du travail. « Fatigue » « Stress », « burn out » ou encore « Risques psycho-sociaux » sont autant de nouvelles catégories aujourd’hui mobilisées pour nommer les maux des travailleurs. Alors que le débat sur les maux du travail revient régulièrement dans l’espace public, la question de l’origine de ce nouveau répertoire utilisé pour nommer les maux du travail interroge. Ces mots reflètent-ils réellement les conditions sociales des travailleurs? A quels enjeux discursifs et épistémologiques leurs usages peuvent-ils renvoyer ? Pour répondre à ces questions, cette thèse propose une analyse généalogique des répertoires sémantiques des maux du travail, en portant intérêt aux trajectoires sociales de ceux qui les ont promus. En identifiant les causes historique et épistémique possibles de ce répertoire, cette thèse apporte des outils méthodologique et théorique pour stabiliser et harmoniser notre pensée commune du travail. Elle contribue aussi, de cette manière, à éclairer les conditions d’émergence de la sociologie du travail en particulier, et celle des sciences des hommes et des femmes au travail de façon plus générale. / In recent years, following a period during which suffering occupied a predominant space as a category shaping French public debate, new words have begun to move to the fore when it comes to denouncing workplace ills. Fatigue, stress, burn out, and phsycho-social risks are examples of new categories used today to name worker-experienced harm. While public debate over worker suffering is regularly revisited, the question of the origin of this new repertoire of concepts is problematic. Do these words really reflect the social conditions in which people work? What is at stake discursively and epistemologically when these concepts are used ? To answer these questions, this thesis endeavors to analyze the genealogy of the semantic repertoire of workplace suffering, by bringing particular focus upon the social trajectories of the people who promoted some of its different constituent concepts. By identifying some of the different possible historical and epistemological causes of this repertoire, this thesis offers new methodological and theoretical tools to stabilize and harmonize our commun thinking about work. In this way, it also helps shed light upon the conditions under which a peculiarly sociological approach to work, along with a more general social-science approach, have been able to emerge.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018CNAM1184 |
Date | 23 May 2018 |
Creators | Lecoeur, Guillaume |
Contributors | Paris, CNAM, Lallement, Michel |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.0024 seconds