La présente étude vise à évaluer, à l'âge adulte, les différentes facettes de l'habileté intellectuelle (i.e., habileté intellectuelle globale, habileté intellectuelle verbale, habileté intellectuelle non verbale, perception spatiale et habileté éductive) des personnes qui ont été adoptées et des personnes qui n'ont pas été adoptées et ce, en tenant compte de plusieurs variables (v.g., sexe, origine ethnique, nombre de placement, âge d'adoption). La présente étude a ainsi permis de combler les lacunes méthodologiques des études antérieures. L'étude a de même évalué les différentes facettes des habiletés intellectuelles d'adultes adoptés et non-adoptés tout en tenant compte du sexe des participants afin de clarifier leurs distinctions.
La présente étude s'inscrit dans le cadre de l'Étude sur le Développement et la Personnalité des Personnes qui ont été Adoptées à la Naissance (EDPPAN), réalisée à l'Université du Québec à Chicoutimi et au Centre de Toxicomanie et de Santé Mentale (CAMH), Université de Toronto, et subventionnée par le Conseil de Recherche en Sciences Humaines du Canada (CRSH).
La présente étude a inclus un total de 303 participants dont 186 personnes adoptées qui ont retrouvé leurs parents biologiques (116 femmes et 70 hommes) et 117 personnes qui n'ont pas été adoptées (60 femmes et 57 hommes). Des analyses de variances uni variées ont permis d'observer que les personnes qui ont été adoptées ne diffèrent pas significativement des personnes qui n'ont pas été adoptées au niveau de la majeure partie des habiletés intellectuelles générales. Seules les habiletés intellectuelles non verbales (évaluée à l'aide du EIHM) des adoptés se sont avérées significativement inférieures à celles des non-adoptés. Les résultats indiquent aussi que les hommes ont des habiletés intellectuelles globales, verbales et spatiales significativement supérieures à celles des femmes. De même, les hommes adoptés ont des habiletés intellectuelles non verbales plus élevées que celles des femmes adoptées, alors qu'il n'y a pas de différence importante entre les hommes et les femmes chez les non-adoptés.
Par ailleurs, des analyses corrélationnelles ont permis d'observer que l'âge d'adoption n'est pas lié significativement aux habiletés intellectuelles. Seule l'habileté éductive s'est avérée liée significativement à l'âge d'adoption et ce, par le biais de l'analyse corrélationnelle partielle. Ainsi et tel qu'attendu, plus l'âge d'adoption augmente, plus les habiletés éductives diminuent. Enfin, une analyse de variance multi variée a permis d'observer que les catégories d'âge d'adoption (adoptés entre 0 et 6 mois, adoptés entre 7 et 54 mois et non-adoptés) n'influencent pas les habiletés intellectuelles.
En somme, les résultats obtenus ont permis d'établir qu'en général, les habiletés intellectuelles des adultes qui ont été adoptés ne diffèrent pas significativement de celles des adultes qui n'ont pas été adoptés et ce, même en considérant l'âge au moment de l'adoption. Ces résultats peuvent suggérer que les différences d'habiletés intellectuelles qui sont observées auprès des enfants et des adolescents ne perdurent pas à l'âge adulte. Cette hypothèse est notamment appuyée par les résultats d'autres études qui démontrent que la différence entre les adoptés et les non-adoptés est significativement moins élevée chez les adultes qu'elle ne l'est chez les enfants et les adolescents et ce, au niveau de plusieurs caractéristiques développementales et comportementales. Des perspectives de recherches ultérieures sont suggérées.
Identifer | oai:union.ndltd.org:Quebec/oai:constellation.uqac.ca:569 |
Date | January 2005 |
Creators | Hamel, Chantale |
Source Sets | Université du Québec à Chicoutimi |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Thèse ou mémoire de l'UQAC, NonPeerReviewed |
Format | application/pdf |
Relation | http://constellation.uqac.ca/569/, doi:10.1522/24115513 |
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