Thèse diffusée initialement dans le cadre d'un projet pilote des Presses de l'Université de Montréal/Centre d'édition numérique UdeM (1997-2008) avec l'autorisation de l'auteur. / Les effets à long terme des brûlures sont peu connus sur le plan sensoriel même si les
patients brûlés se plaignent souvent de sensations anormales et/ou de pertes de sensibilité
aux sites guéris de leurs blessures. Comme ces séquelles peuvent être invalidantes, la
nature et la sévérité de celles-ci nécessitaient d'être mieux investiguées compte tenu du
peu de littérature scientifique sur ce sujet.
La présente thèse avait donc pour but d'étudier les conséquences sensorielles des
brûlures en apportant une attention particulière aux problèmes de névralgie post-brûlures
et d'altérations dans la sensibilité cutanée. De façon plus spécifique, les objectifs étaient
de 1) documenter la prévalence et les caractéristiques des problèmes de paresthésie et de
douleur chronique aux sites guéris de brûlures, 2) mesurer les modifications sensorielles
consécutives à des brûlures en procédant à une évaluation quantitative de la sensibilité
tactile, thermique et douloureuse, et 3) vérifier si les sensations "subjectives" de
paresthésie et de douleur rapportées à l'endroit de brûlures guéries peuvent être associées
à des signes ''objectifs et mesurables" d'altérations dans les fonctions sensorielles.
Le premier article de la thèse, dont les données ont été recueillies par le biais de
questionnaires et d'échelles de mesure, présente les résultats en relation avec le premier
objectif Plus des deux tiers des 236 répondants ont rapporté diverses sensations
paresthésiques aux sites guéris de leurs brûlures alors que 36% d'entre eux s'y plaignaient
de douleur. Ces sensations étaient présentes au moins une journée par semaine chez près
des trois quarts des patients alors qu'elles variaient selon les conditions climatiques pour près de 20% des patients. Ces problèmes peuvent persister plusieurs années après la
guérison des brûlures et gêner de façon significative les activités courantes des patients.
D'autres données sur ces problèmes en termes de fréquence, d'intensité, de sources de
variation et d'impact sur la vie quotidienne sont également documentées.
Le deuxième article se consacre aux résultats obtenus dans le cadre de l'évaluation
quantitative de la sensibilité cutanée réalisée à l'aide de techniques psychophysiques
conventionnelles. Les données obtenues auprès d'un groupe de 121 patients brûlés
montrent des seuils de sensibilité significativement plus élevés que ceux observés chez un
groupe de sujets sains auxquels ils étaient pairés. La sévérité des déficits sensoriels est
toutefois fonction de la profondeur des brûlures. Par contre, des déficits ont aussi été
objectivés dans des régions non brûlées ce qui suggère des modifications non seulement
au niveau périphérique mais également au niveau du SNC. Les relations examinées entre
les mesures objectives de sensibilité cutanée et les plaintes subjectives de névralgie
chronique ont montré qu'un nombre important de patients symptomatiques avaient des
déficits définis comme sévères, la proportion de patients variant de 58% à 83% selon la
modalité sensorielle. Cet article discute des mécanismes pathophysiologiques pouvant
expliquer l'atteinte sensorielle dans les régions brûlées et non brûlées de même que ceux
impliqués dans les problèmes de douleur et/ou paresthésie. Ces mécanismes sont
abordés plus en détail dans la discussion de la thèse en apportant une attention au
phénomène d'hyposensibilité aux sites symptomatiques. Des suggestions de recherches
futures sont aussi présentées ainsi que les implications cliniques des présents résultats.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/6724 |
Date | January 1999 |
Creators | Malenfant, Annie |
Contributors | Choinière, Manon, Frigon, Jean-Yves |
Source Sets | Université de Montréal |
Detected Language | French |
Type | thesis, thèse |
Format | application/pdf et text/html |
Page generated in 0.0147 seconds