Cette thèse s’intéresse aux capacités des citoyens, en France, à agir collectivement et à impulser des productions « alternatives » de leur cadre de vie et de leur cadre habité. Fondées largement sur une critique des modes de production conventionnels, ces démarches en proposent un dépassement dans une perspective de mutualisation et de solidarité. Si elles se réclament d’expériences étrangères, elles s’inscrivent en même temps dans la poursuite d’un débat tant idéologique qu’opérationnel qui a parcouru le XX° siècle sur la participation des habitants à la production de l’habitat. En portant notre regard sur une série d’initiatives qui ont émergé au début des années 2000, nous analysons leurs modalités de structuration, d’organisation collective et d’interpellation de l’action publique. Ces mobilisations qui sont portées par des acteurs associatifs, politiques et institutionnels construisent ainsi le Monde de « l’habitat participatif ». Pour mieux saisir ce mouvement contemporain, nous nous sommes penchée sur l’héritage des expériences françaises de l’habitat groupé autogéré de la fin des années 1970. L’approche diachronique de l’enquête questionne les niveaux de filiation entre les initiatives d’hier et celles des années 2000. Cette analyse montre comment s’organisent ces militants et les stratégies qu’ils adoptent pour faire entendre leur revendication. Elle met en évidence les mécanismes d’élaboration d’une question publique et son traitement par des acteurs institutionnels. Cette thèse contribue à l’analyse de la transformation de l’action publique et questionne les capacités de co-construire et de dialogue entre initiative militante et acteurs institutionnels. / This thesis focuses on the capacity of citizens to collectively promote “alternatives” in terms of living and housing environments in France. Grounded in a broad critique of conventional modes of production, the study suggests ways of transcending these modes through social processes such as sharing and solidarity. Although many such experiments have occurred outside of France, they are linked to ongoing twentieth century ideological and operational debates about resident participation in the construction of their own housing. By closely examining a series of initiatives in the early 2000s, the present study analyzes how they were organized and structured and how they generated public action. Under the auspices of housing associations and political and institutional organizations, these mobilizations have collectively supported the construction of a World of “participative housing.” In order understand this contemporary movement in an historical perspective, the study has also investigated the legacy of self-managed housing projects in France in the late 1970s. This diachronic approach helps to critically appraise relationships between earlier initiatives and more recent examples in the early 2000s. The study demonstrates how activists organized themselves; it analyses the strategies they used to ensure their demands would be heard. It highlights the mechanisms through which this public issue was created and describes its reception by a range of institutional actors. This thesis contributes to an analysis of the transformation of public action. It questions the capacities to co-construct and to drive a dialogue between activist initiatives and institutional actors.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017PA100062 |
Date | 03 July 2017 |
Creators | D'Orazio, Anne |
Contributors | Paris 10, Bacqué, Marie-Hélène |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text, Image, StillImage |
Page generated in 0.0022 seconds