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L'inscription du trauma dans le récit d'enfance autobiographique au féminin en France depuis 1980

Cette thèse a pour but d’analyser la construction textuelle du trauma dans le récit d’enfance dans la littérature française contemporaine au féminin. Ce travail montre comment chaque auteure articule la scène traumatique, l’organise au sein du récit et manie les procédés narratifs et énonciatifs pour saisir le réel traumatique. Le chapitre I trace l’évolution du récit d’enfance en tant que pratique littéraire depuis deux siècles pour ensuite s’arrêter sur la modification de la notion de trauma depuis les recherches sur l’hystérie de Freud, en passant par les effets du choc initial sur le moi pour arriver à la nécessité de regagner contrôle des souvenirs traumatiques par la mise en récit. Ce chapitre théorique se termine par une discussion sur les limites et détours de l’écriture du trauma dans les récits autobiographiques. Le chapitre II commence par un bref survol sur l’enfance maltraitée dans la littérature française et sur les différents types de maltraitance et leurs effets persistants sur l’individu. Puis, l’analyse des textes de Marguerite Duras (Un barrage contre le Pacifique, L’amant et L’amant de la Chine du Nord) et de Chloé Delaume (Le cri du sablier) fait ressortir le jeu avec le réel et le fictif pour parler du trauma de la maltraitance. Le chapitre III sur le trauma de l’inceste débute sur les recherches de Ferenczi sur la séduction, pour ensuite démontrer, d’une part, que Béatrice de Jurquet (La traversée des lignes) favorise des stratégies textuelles mettant en avant une identité plurielle, et que, d’autre part, Colette Mainguy (La Juive) multiplie les discours qui lui permettent d’agir sur la reconstruction de son trauma d’inceste. Le chapitre IV s’ouvre sur une discussion sur le deuil dans la littérature française contemporaine suivie d’une analyse sur l’hétérogénéité énonciative chez Chantal Chawaf (Le manteau noir), qui se traduit par l’emploi de la troisième personne du singulier et par la présence spectrale des parents et d’une étude de la structure dialogique chez Marie Nimier (La reine du silence). Notre déplacement vers l’analyse des stratégies textuelles montre comment la forme de la prise de parole dans le récit négocie le choc consécutif au trauma, l’intègre, le transforme pour tenter de dépasser un blocage.

Identiferoai:union.ndltd.org:TORONTO/oai:tspace.library.utoronto.ca:1807/33805
Date05 December 2012
CreatorsDusaillant-Fernandes, Valérie
ContributorsHavercroft, Barbara
Source SetsUniversity of Toronto
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeThesis

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