Cette thèse examine les déterminants de la présence des banques à l’étranger et de leur mode d’implantation (succursales ou filiales) ainsi que les effets de leurs stratégies d’internationalisation sur leurs performances et sur le risque systémique. Elle est composée de trois essais empiriques sur l’internationalisation des banques européennes. Le chapitre 1 étudie si le niveau de développement des pays d’accueil et la maturité de leur système financier conditionnent l’impact de la réglementation bancaire sur les choix de localisation et de mode d’implantation à l’étranger, sous une forme exclusive de succursales ou de filiales ou selon un modèle mixte associant les deux formes. Les résultats indiquent sur la période 2011–2013 que les banques européennes choisissent d’être présentes plutôt dans les pays à hauts revenus qui ont des conditions strictes d’entrée et d'activités mais une supervision plus souple où elles s’implantent davantage sous forme de filiales. En revanche, elles privilégient les pays à revenus intermédiaires dont les autorités de supervision sont strictes mais ne restreignent pas les activités bancaires. Elles préfèrent également une présence avec des succursales dans les pays à bas revenus dont la réglementation est rigoureuse. Enfin, bien qu’une réglementation du capital plus sévère dissuade l’internationalisation des banques, toute implantation à l’étranger se fait néanmoins sous forme de succursales. Le chapitre 2 analyse comment la complexité organisationnelle et géographique des banques à l’étranger affecte le risque bancaire et la rentabilité de la banque-mère. Les résultats montrent que les banques présentes dans plus de pays prennent moins de risque, ont une plus faible probabilité de défaut, un plus faible risque de levier ainsi qu’une rentabilité plus faible. Il apparait également que les banques les plus complexes qui opèrent à la fois sous forme de filiales et de succursales dans plusieurs régions du monde sont, à l’exception du risque de l’actif, en moyenne moins risquées que celles qui s’installent uniquement sous forme de succursales. Le chapitre 3 considère la solidité de l’ensemble du système bancaire et teste si la présence des banques à l'étranger par le biais de filiales affecte le risque systémique différemment en temps normal (2005–2007), en temps de crise financière et de crise de la dette souveraine européenne (2008–2011) et au cours des années suivantes (2012–2013). L’analyse montre que la détention de filiales étrangères est associée en temps normal à un moindre risque systémique mais que lorsque le système bancaire fait face à des chocs sévères, l’effet est négatif, persistant et s’accroit durant les années d’après crises. Ces résultats suggèrent que l'internationalisation des banques contribue habituellement à une plus grande stabilité financière mais qu’elle amplifie l’impact systémique des crises. / This thesis examines the determinants of foreign banks’ presence and their organizational strategies abroad and tests how such internationalization affects bank performance and systemic risk. The dissertation is comprises of three empirical essays on European banks. The first chapter analyzes whether differences in economic development of the host countries and the maturity of their financial system are relevant to explain how banking regulation affects the choice of the foreign location and the organizational strategy of an exclusive organizational network with only branches or subsidiaries or a mix model with both affiliates’ types. The findings indicate that over the 2011–2013 period, European banks prefer high-income countries with numerous activity restrictions and weaker supervision but less developed countries with less restrictions and stronger supervision. Regarding the choice of foreign organizational form, banks rather operate subsidiaries in high and middle-income countries with stringent entry requirements but prefer branches in developing countries with stringent capital requirements and greater supervisory power. However, banks always tend to avoid locations with stronger capital regulation than at home. Yet when they are present in such countries, they operate branches. The second chapter investigates how foreign organizational and geographic complexity affect the parent bank’s individual risk and profitability. Our results show that being present abroad is beneficial for bank stability as it contributes to lower default risk. Banks present abroad through both subsidiaries and branches appear to be more stable than banks present under one form only. Being present with branches only is the most effective way to reduce risk-taking. Nevertheless, higher geographic dispersion of affiliates around different world regions is associated with higher volatility of earnings and higher profitability. Chapter 3 considers the state and soundness of the banking system and examines whether the presence of banks abroad with subsidiaries affects bank systemic risk differently during calm period (2005–2007), distress times of the global financial crisis and the European Sovereign debt crisis (2008–2011), and years after (2012–2013). We show for European listed banks that operating subsidiaries abroad is associated with lower systemic risk in normal times. However, when the banking system is facing severe shocks, such internationalization produces on systemic risk reversed and negative effects that are long-lived and aggravated in the years after the crises. Our findings suggest that bank internationalization and foreign complexity are important for greater stability in normal times but turn out to increase instability during years of financial turmoil and in the aftermath.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018LIMO0001 |
Date | 15 January 2018 |
Creators | Pamen Nyola, Annick |
Contributors | Limoges, Sauviat, Alain, Tarazi, Amine |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | English |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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