Aujourd’hui, le nom de Béla Balázs (1884-1949) est avant tout associé aux débuts de la théorisation du cinéma. Le présent travail résulte d’une volonté de lire ses écrits dans une perspective plus large que celle du champ cinématographique. L’analyse des réflexions de Balázs sur le cinéma dans un certain contexte d’histoire des idées permet de montrer par quel prisme il aborde cet art dans son ensemble. Dans un besoin de renouveau culturel qui l’a mené au communisme, il pense toujours le cinéma en fonction de ce qu’il signifie pour l’homme. Forgé par le constat de la crise de la culture de Georg Simmel et les réflexions bergsoniennes au sujet de la perception, Balázs défend l’idée que le cinéma surmonte les conséquences négatives de la modernité sur l’épanouissement des individus. Face à un monde de plus en plus mécanisé et vide de sens, le film représente une chance de se réapproprier la technique afin de mettre une nouvelle culture en mouvement. L’homme se détache de la sphère du lisible pour devenir visible à nouveau. Le cinéma présente un monde anthropomorphe et trois techniques principales lui confèrent son potentiel artistique et culturel : le gros plan, le cadrage et le montage. L’effet de celles-ci ne se limite pas à la salle de projection, puisqu’elles amorcent un changement de perception et réapprennent à l’homme à voir. Si nous nous basons dans cette étude sur les ouvrages de Balázs sur le cinéma L’Homme visible (1924), L’esprit du cinéma (1930) et Le cinéma. Nature et évolution d’un art nouveau (1948), nous tenons également compte de ses écrits littéraires, dans lesquels les problématiques liées à la culture et la perception sont centrales. / Nowadays, the name of Béla Balázs is above all else associated with the onsets of the theorization of the Cinema. The present work is the fruit of a will to translate his writings in a perspective that is wider than the one of Cinema. The analysis of Balázs's thoughts on movie-making in a particular context, in terms of history of ideas, enables one to identify the prism through which he tackled this art altogether. In a search for a cultural renewal that lead him to Communism, he always thought out of Cinema as of what it meant for mankind. Shaped by Georg Simmel's observation of a cultural crisis, and Henri Bergson's thoughts about perception, Balázs supported the idea that cinema set the individuals free from the negative consequences of modernization which could hinder their personal fulfillment. In a world that is more and more mechanic and meaningless, films stand as a chance to reclaim a technique and set a new culture in motion. The Man detaches himself from telling and resumes through showing. Cinema displays a world that is anthropomorphic and three major techniques help it achieve its cultural and artistic potential: the close-up, framing, and editing. And their effect is not limited to the projection room, since they mark the debut of a change in perception, and make the Man learn to see again. This study is primarily based on Balázs's works on cinema such as The Visible Man (1924), The Spirit of Film (1930) and Theory of Art (1948), but also takes into account his literary works, in which issues tied to culture and perception are central.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017USPCA161 |
Date | 11 December 2017 |
Creators | Campigotto, Marie |
Contributors | Sorbonne Paris Cité, Trautmann-Waller, Céline |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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