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Les temps et les modes de la reconnaissance politique : la RFA, Israël et la Claims Conference (1950-1990) / Times and modes of political recognition : the FRG, Israel and the Claims Conference (1950-1990)

Ce travail explore l'impact des réparations sur les groupes en se concentrant sur la question du temps. Les distinctions opérées par Paul Ricœur entre temps objectif, temps raconté et temps perçu permettent de circonscrire avec précision le champ d'action des réparations : elles sont des vecteurs de reconnaissance caractérisés par leur pouvoir de reformulation du passé. Pour démontrer cela, l'étude s'appuie sur le cas des réparations allemandes à Israël et à la Claims Conference de 1950 à 1990. Ce cas est interprété dans le but de comprendre ce qui a motivé ces gestes, et aussi en vue de justifier le principe des réparations en général : il adopte une méthode herméneutique critique. Les réparations allemandes sont d'abord liées aux théories de la reconnaissance. Les revendications des victimes sont interprétées comme une lutte pour la reconnaissance, les réactions des offenseurs comme un parcours vers la reconnaissance de responsabilité. Le fonctionnement de la reconnaissance est ensuite précisé par une étude des formes qu'elle revêt au fil du temps. Les années 1950 sont celles de la justice civile, c'est-à-dire des réparations monétaires. Ce mode de reconnaissance se caractérise par une façon elliptique de raconter les événements. Dans les années 1960, la justice pénale prend le relais et propose un récit plus concret du passé à travers les témoignages et les verdicts. Dans les années 1970 et 1980, ce sont les gestes symboliques, de nature essentiellement narrative, qui prédominent. En fait, chaque mode de reconnaissance présente une façon distincte de raconter le passé et modifie la perception du temps. Ce pouvoir de reformulation constitue une réplique à l'irréparable. / This thesis explores the impact reparations have on groups by focusing on the question of time. It applies Paul Ricoeur's distinctions made between objective, narrated and perceived time. Thus it can show that reparations function as the primary vehicle for recognition due to their rephrasing power. Though they cannot undo the irreparable, they are capable to change the narrative about the past. The case study chosen to prove this point are the German reparations to Israel and to the Claims Conference from 1950 to 1990. The method applied is critical hermeneutics, so the case is not only interpreted in order to understand the motivations for these very reparations but also to justify the principal of reparations in general. The German reparations are first related to the theories of recognition. The claims of the victims are identified as a struggle for recognition, while the reactions of the perpetrators are described as a journey towards the recognition of responsibility. Then the functioning of recognition is specified through a detailed study of the different forms that reparations have taken over time. The 1950s were the years of civil justice, i.e. of monetary reparations. This form of recognition was characterized by an elliptic way of telling the events. In the 1960s, criminal justice took the place, and made a more specific narration of the past possible thanks to the testimonies and verdicts. In the 1970s and 1980s, symbolic acts, essentially narrative, predominated. To sum up, each form of recognition constitutes its distinct mode of telling the past and modifies as a consequence the perception of time. This power to reformulate is an answer to the irreparable.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2014IEPP0008
Date07 February 2014
CreatorsHecker, Joëlle
ContributorsParis, Institut d'études politiques, Busekist, Astrid von
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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