Ce travail de thèse prend sa source à partir d’une intervention réalisée auprès d’un collectif de chefs d’équipe des éboueurs de la Ville de Paris, et prend pour objet le rôle et la fonction des affects dans le développement de leur activité dialogique en autoconfrontation croisée. Nous cherchons à expliquer la manière dont les affects peuvent constituer une ressource pour le développement du dialogue au sein de ce collectif.Cet objet de recherche nous amène à proposer un modèle développemental de l’activité, dans lequel l’affect joue un rôle moteur. Ce modèle propose de concevoir l’activité comme une triade vivante (sujet/objet/autrui) traversée de deux conflits développementaux : le premier lié à la double direction simultanée de l’activité, toujours portée à la fois vers un objet et vers les autres qui agissent sur cet objet ; le second, affectif, qui fait de l’activité un rapport variable entre l’expérience « déjà-vécue » et l’expérience « vivante » éprouvée par le sujet dans le contexte dialogique de l’autoconfrontation.Nous définissons alors la notion « d’intensité affective » comme un rapport de motricité entre ces deux conflits de l’activité. Elle peut être dite « passive » lorsque l’affect se constitue comme un obstacle au développement de l’activité, et « active » lorsque l’affect se constitue comme ressource pour renouveler les instruments, les objets et les destinataires du dialogue.Nous concluons sur le rôle des affects et sur leur fonctionnement dans le développement de l’activité dialogique. Les perspectives ouvertes par ce travail concernent d’une part la conceptualisation de l’affect dans l’activité, mais également le potentiel transformateur des affects dont la méthode en autoconfrontation doit pouvoir tirer profit, dans toutes les situations où un professionnel est placé en position réflexive vis-à-vis de son activité pratique.Mots clés : Autoconfrontation, affect, dialogue, activité, réflexivité / Based on an intervention with a collective group of foremen of garbage collectors, the purpose of this thesis is to better understand role and function of affect in the development of dialogical activity in crossed confrontation method. We seek to explain how affect can be a resource in development of dialog inside this collective group.This purpose leads us to present a developmental model of activity, in which affect plays a central role. This model propose a triadic conception of activity (subject, object, others), crossed by two developmental conflicts: the first is related to the simultaneous dual direction of activity, always turned both to the object and to the others acting on the object; the second conflict directly concerns affect: it makes of activity a variable ratio between the “already lived” experience and the “living” experience that the subject experiences in the dialogical context of crossed confrontation.We define then the notion of “affective intensity” as a motor ratio between the two conflicts of activity. Intensity can be “passive” when affect is an obstacle to development of activity, and “active” when affect is a resource for renewing instruments, objects and addressees of dialog.We conclude about the role of affects and how they work in the development of dialogical activity. The perspectives opened by this work are on the one hand the conceptualization of affect in activity, and on the other hand the transformative potential of affects whose crossed confrontation method should benefit, in all situations where a professional is placed in a reflexive position towards his practical activity.Key words: Crossed confrontation method, affect, dialog, activity, reflexivity
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2015CNAM1021 |
Date | 09 December 2015 |
Creators | Bonnemain, Antoine |
Contributors | Paris, CNAM, Clot, Yves |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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