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Puissance et résistance dans le Nord-Ouest : les réseaux politiques des Métis et de la Compagnie de la Baie d'Hudson à la Rivière-Rouge

Cette étude examine les rapports politiques entre les communautés métisses de la vallée de la rivière Rouge et le gouvernement colonial que la Compagnie de la baie d’Hudson (CBH) a implanté dans la colonie de la rivière Rouge. L’argument principal de cette étude avance que les dirigeants de la CBH ont été obligés de nouer des alliances avec les principaux leaders métis de la région pour accorder de la légitimité aux institutions politiques et juridiques de la colonie. Chaque fois que les gouvernants de la colonie ont tenté d’imposer leur autorité sur les communautés métisses sans leur consentement, ces dernières se mobilisent au sein de leurs propres formes d’organisation politique pour réaffirmer leur indépendance et rétablir une forme d’équilibre dans leurs rapports politiques.
Pour démontrer cet argument, nous combinons l’approche de l’analyse des réseaux aux concepts arendtiens de la grammaire de l’action et de la syntaxe de la puissance. L’analyse des réseaux nous permet de cartographier les rapports politiques entre les leaders métis et le gouvernement de la CBH. Les réseaux présentés dans cette étude illustrent le fait que les Métis ont d’abord effectivement résisté à l’implantation d’un gouvernement colonial à la rivière Rouge et ensuite réussi à imposer leur présence au sein des institutions politiques et juridiques de la CBH.
Le vocabulaire conceptuel inspiré de la pensée politique d’Arendt nous permet de réfléchir à la formation et à l’organisation du pouvoir. La grammaire de l’action, d’une part, désigne les pratiques par lesquelles les acteurs créent des espaces publics et génèrent de la puissance par le fait même qu’ils agissent ensemble. La syntaxe de la puissance, d’autre part, désigne les pratiques par lesquelles les acteurs structurent, articulent et coordonnent les espaces publics en un corps politique cohérent pour leur conférer de la permanence et empêcher que la puissance ne se dissipe lorsque les participants se dispersent. Ces deux concepts nous permettent d’analyser le processus de formation et d’organisation du pouvoir qui est illustré dans les réseaux.
La contribution principale de cette étude consiste à renverser le narratif dominant de l’historiographie canadienne qui insiste que les Métis étaient soumis au gouvernement colonial de la CBH en démontrant au contraire que ce sont les Métis qui ont fini par contrôler le gouvernement de la CBH.

Identiferoai:union.ndltd.org:uottawa.ca/oai:ruor.uottawa.ca:10393/38317
Date23 October 2018
CreatorsBériault, Xavier
ContributorsDubois, Janique Francine
PublisherUniversité d'Ottawa / University of Ottawa
Source SetsUniversité d’Ottawa
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeThesis
Formatapplication/pdf

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