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Passages : carnets de la montagne ; suivi de, Les pieds sur terre

Ce mémoire comporte deux parties : Passages, Carnets de la montagne et Les pieds sur terre, toutes deux nées d'un voyage dans les Alpes, le long du chemin de grande randonnée n°10, qui relie Nice au mont Blanc, et nourries par un stage de recherche à l'Université Stendhal Grenoble 3. Pour explorer la relation qui se nouerait entre la géographie montagneuse et moi, j'ai pris des notes au fil des jours, que j'ai ensuite réécrites en tentant de rester fidèle à mon expérience et à l'espace singulier qui les avait suscitées. Cette démarche a donné lieu à des carnets (en prose) où la narration est au présent et à la première personne du singulier. Les thèmes abordés y sont, entre autres, la marche, le corps, le paysage et le campement. Séparés en trois temps, Matin, Midi et Soir, ces Passages témoignent, à la manière d'un récit initiatique, de l'apprivoisement difficile de la montagne, du dépassement de soi à travers sa fréquentation, puis d'un échec qui ouvre sur un élargissement de la conscience. Le choix du fragment, résultant d'abord des impératifs de la randonnée, a été maintenu de manière à rendre compte de la perception (toujours parcellaire) de notre environnement. De plus, les ellipses, en conférant au récit un caractère discontinu, permettent de mettre l'accent sur l'instant plutôt que la durée; autrement dit, sur l'espace plutôt que le temps. D'autre part, ce texte se présente comme une description. La fonction dénotative du langage l'emporte sur la connotation. Comme c'est le cas dans le haïku, on ne lit nul commentaire ou interprétation, leur préférant une syntaxe et un vocabulaire simples, qui vont au plus près des choses. L'ensemble de ces préférences formelles pointe, en définitive, le caractère indicible du réel et les limites du langage, tout en faisant la part belle au silence de la montagne. Le second volet est lui aussi composé de fragments, titrés et traitant chacun d'un problème spécifique, mais tous reliées à la question générale du rapport à l'espace. Dans un premier temps, je fais un retour sur mes carnets, c'est-à-dire sur les rares comparaisons utilisées pour dépeindre la montagne (qui appartiennent aux vocabulaires de la mer, de la peinture, du théâtre et des monstres) ainsi que sur mes principaux choix formels : le fragment et la description. Sur le plan de ma démarche, j'aborde les problèmes de l'habitation, de la mémoire et de la marche. Dans un second temps, j'accède à une pensée plus théorique. Je définis brièvement l'espace moderne (rationnel et scientifique) et relate l'histoire de la pensée occidentale qui a mené à cette définition, avant de traiter du romantisme comme tentative de réconciliation avec la nature. Je critique par la suite le paysage de l'histoire de l'art, en mettant notamment en relief son parti pris idéaliste et subjectiviste. Prenant mes distances par rapport à ces différents discours, je me rapproche d'une pratique du paysage ou de l'espace qui s'accorde avec ma démarche, et me propose de renouer avec la matière dans une perspective éthique. Dans un troisième temps, je m'adonne à une réflexion plus personnelle liant la théorie à ma pratique - sur les aspects suivants : l'écriture et l'engagement, les répercussions des contraintes formelles et psychologiques sur l'écriture, la représentation en tant que répétition créatrice de réel, et, enfin, la subjectivité inhérente au travail de création.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Écriture, espace, fragment, marche, paysage, phénoménologie

Identiferoai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.3879
Date12 1900
CreatorsDesrochers-Hogue, Marie-Ève
Source SetsLibrary and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada
Detected LanguageFrench
TypeMémoire accepté, NonPeerReviewed
Formatapplication/pdf
Relationhttp://www.archipel.uqam.ca/3879/

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