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La communauté hausa du Gabon, 1930-1990 : le commerce et l'islam dans la construction de son identité en région d'Oyem et sa marginalisation

La présente thèse s'inscrit dans le cadre de l'histoire du peuplement du Gabon. Elle met à jour la question de l'appartenance nationale au Gabon indépendant sur l'exemple de la communauté hausa d'Oyem. La présence des membres de la communauté hausa à Oyem est indissociable de la domination coloniale au Woleu-Ntem. Celle-ci comporte deux étapes. La première étape part de l'arrivée des Européens jusqu'en 1929. Elle est caractérisée par le dépeuplement du Woleu-Ntem, consécutif au recrutement de la main-d'oeuvre fang pour l'exploitation forestière et à le famine des années 1921 à 1926. La seconde étape va de la crise économique de 1930 à 1959. Elle est marquée par la stabilisation du peuplement du Woleu-Ntem et par l'essor économique de la région. C'est au cours de ces deux périodes que les immigrés hausa, en provenance du Nigeria et du Cameroun, s'intallèrent à Oyem. Actifs commerçants, les Hausa tirèrent profit des conditions économiques en participant très activement à la vie économique locale. Ils mirent au point des réseaux économiques structurés qui les liaient aux marchés camerounais et à ceux de la Guinée espagnole d'où ils importaient du bétail et des produits manufacturés et vers lesquels ils exportaient des produits locaux. En tant qu'intermédiaires, ils servaient de relais entre les maisons de commerce européennes et le marché indigène dont ils monopolisèrent une part importante. Identifiés par les Fang à l'islam et au commerce, les Hausa, que la condition socioéconomique plaçait de fait juste derrière les Blancs, ont joui d'un prestige considérable. L'accession du Gabon à l'indépendance nationale le 17 août 1960, et c'est en dépit de l'expansion des activités économiques, tourna le rapport de force en faveur des Fang. Ces derniers s'attribuèrent l'exclusivité de la légitimité nationale en héritant de la direction politique des affaires. Les Hausa, considérés comme des non-nationaux, se sont vus reléguer en situation des citoyens de seconde zone et priver de leurs droits civiques. Cet état de fait trouve ses fondements dans la condition d'étranger que la mémoire leur attribue dans la conception de l'État qu'a société fang. Par ailleurs, la répartition géographique traditionnelle des peuples du Gabon ne tient pas compte du fait colonial et veut que le Woleu-Ntem soit un espace exclusivement fang. Privés de légitimité nationale par la mémoire collective fang et par celle gabonaise, les Hausa se servent de l'histoire pour revendiquer leur appartenance à l'ensemble national gabonais. Le principe méthodologique de cette thèse repose sur l'analyse des récits de vie et des témoignages oraux, sur les entretiens et sur les sources écrites. Cette variété de matériaux nous a permis d'appréhender diachroniquement le fait hausa tant dans le contexte colonial que celui post-colonial. / Québec Université Laval, Bibliothèque 2013

Identiferoai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/28458
Date24 April 2018
CreatorsEngone Ndong, Callixte
ContributorsJewsiewicki, Bogumil
Source SetsUniversité Laval
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
Typethèse de doctorat, COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat
Formatxv, 409 f., application/pdf
CoverageGabon, 1839-1960, 1960-
Rightshttp://purl.org/coar/access_right/c_abf2

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