Pour étudier le changement en relations internationales, cette thèse se penche sur l’adhésion de trois pays d’Europe centrale à l’OTAN en 1999. L’analyse s’intéresse aux facteurs permettant le passage du statut d’ennemi à celui de partenaire ou d’allié. L’hypothèse retenue est que ces évolutions sont tributaires d’un processus de socialisation. Mais celui-ci peut être entravé par la faiblesse des interactions, l’utilisation politique du passé et l’absence de réconciliation ou de reconnaissance mutuelle entre acteurs. Par ailleurs le changement est influencé par les dynamiques nationales. Pour intégrer l’Alliance atlantique, les Etats d’Europe centrale durent modifier leurs ordres institutionnels et politiques. Mais cela ne fut pas le résultat des seules pressions de l’OTAN. Si celle-ci souhaitait exporter un modèle libéral et démocratique et s’arrogea au cours de la décennie quatre-vingt-dix des compétences et pratiques d’autres organisations, elle ne disposait pas des outils et du savoir institutionnel nécessaires. De fait les trajectoires vers l’adhésion furent marquées par trois dynamiques : une forte concurrence entre candidats, la singularité des parcours nationaux en raison des rapports de force internes et de l’héritage communiste et la politisation de l’enjeu atlantique à des fins de légitimation ou de stigmatisation. Ce processus démontre donc qu’il n’y eut pas une stricte équivalence entre transformations post-communistes et processus d’adhésion. Ainsi cette thèse suggère que l’étude du changement en relations internationales ne peut s’astreindre d’une réflexion prenant en compte les passés douloureux et les arènes domestiques. / In order to analyse the dynamics that make change possible change in international relations, this dissertation studies the adhesion of three Central European countries to NATO in 1999. The analysis deals with the factors that allow the switch from the status of enemy to partner or ally. By doing this, the thesis builds on the hypothesis that these evolutions are dependent on a socialization process. However a lack of interactions and of reconciliation, a political use of the past or non-mutual recognition between States can hinder the process. What’s more change is influenced by domestic dynamics. In order to join NATO, Central Eastern European countries modified their institutional and political orders. But this process was not the result of the very pressures of NATO. If the Atlantic Alliance wanted to export a liberal and democratic model and took over the competencies and practices of other organizations, it did not have the tools and the institutional knowledge to do so. So the paths towards adhesion were marked out by three dynamics: a strong concurrency between candidate countries, the singularity of each national way due to domestic political games and the heritage of communism and the politicization of the Atlantic issue as a tool to legitimize or stigmatise. This process shows that there was not a strict equivalence between post-communist transformations and the adhesions. Hence this study suggests that the analysis of change in international relations should take into account the influence of painful pasts and of the domestic arenas.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2015PA100123 |
Date | 20 November 2015 |
Creators | Zima, Amélie |
Contributors | Paris 10, Mink, Georges |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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