Malgré son caractère d’animal exotique et venu d’ailleurs, le singe a fait l’objet d’une attention toute particulière de la part de la culture grecque et gréco-romaine. L’animal, que l’imaginaire contemporain considère comme le plus proche de l’homme en vertu de ses caractères morphotypiques et éthologiques, était au contraire conçu par les Anciens comme l’être vivant le plus aberrant de l’humanité, justement en raison d’une pareille similarité considérée comme échouée. L’imaginaire grec concernant le singe se nourrit de pratiques relationnelles en grande partie différentes de celles qui peuvent concerner l’observateur moderne : en effet, les Grecs ne connaissaient pas de grands singes, et le représentant prototypique des primates non-humains était pour eux le magot. En analysant le portrait-robot que les sources zoologiques et médicales nous délivrent concernant la forme du singe, son éthologie et sa façon de se déplacer, il est possible de comprendre d’autres aspects apparemment plus obscurs faisant partie des représentations culturelles conçues par les Grecs pour cet animal. Le singe s’intègre en particulier dans les mêmes configurations symboliques que d’autres caractères de l’imaginaire grec, avec une spécificité propre lorsqu’il est associé à des figures imparfaitement viriles ou masculines telles que les enfants ou les eunuques, ainsi que les homosexuels efféminés. Son association à de milieux sociaux d’élite très souvent liés à une vie considérée comme débauchée, sa condition marquée par l’imperfection physique ainsi qu’une soumission au maître toujours jugée comme précaire, font en sorte que le singe soit considéré comme le véritable geloion mimēma de l’être humain et de son modèle de perfection, à savoir le mâle adulte de condition libre. / Despite being an exotic animal and coming from elsewhere, monkeys have been the subject of special attention from Greek and Greco-Roman culture. The animal that the contemporary imagination considers the closest to man by virtue of its morphotypical and ethological characters was, on the contrary, conceived by the ancients as the most aberrant living being when compared to man precisely because of such a failed similarity. Ancient Greek imaginary about monkeys feeds on relational practices largely different from those that may concern human beings nowadays: ancient Greeks indeed did not know any great apes and the prototypical representative of the non-human primates was the Barbary ape. By analysing the information that zoological and medical sources give us concerning both the anatomy and the ethology of monkeys, it is possible to understand other seemingly more obscure aspects that are part of the cultural representations conceived by the Greeks for this animal.In particular, monkeys enter into the same symbolic configurations as other figures in ancient Greek imagery especially when associated with imperfectly virile or masculine figures such as children or eunuchs as well as effeminate homosexuals. The association with elite social circles very often linked to a life considered debauched and their condition marked by physical imperfection in addition to a submission to the master always considered as precarious, make the monkey be considered a real geloion mimēma, a laughable counterfeit of the human being and of his perfect prototype, namely the adult male of free condition.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017AZUR2048 |
Date | 15 December 2017 |
Creators | Vespa, Marco |
Contributors | Côte d'Azur, Università degli studi (Pise, Italie), Zucker, Arnaud, Franco, Cristiana |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | Italian |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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