Cette étude interroge les différentes relations que la littérature québécoise contemporaine noue avec l’espace, et particulièrement les lieux de confins que rien ne semble prédisposer à une entrée en littérature : la campagne, la forêt, la petite ville et le Nord. Peu de recherches ont été menées sur ce que représentent ces espaces dans l’imaginaire contemporain. Ce sujet est d’autant plus crucial en littérature québécoise que ces “provinces littéraires” sont associées à des idéologies passéistes héritées de l’histoire littéraire du Québec (la “littérature du terroir”). Comment le poète et naturaliste Pierre Morency (1942-), le romancier Louis Hamelin (1959-) et l’écrivain et essayiste Pierre Nepveu (1945-) prennent en compte cet héritage pour écrire ces confins qui, depuis le début du XXe siècle, subissent de profonds changements ? L’étude s’attache à montrer comment s’élabore une vie intellectuelle qui permet au sujet d’adopter une attitude réflexive propice à l’écriture. Le premier chapitre expose après Beaudoin et Morency en quoi la question de la représentation de l’espace est problématique dans l’histoire littéraire québécoise. Dans le sillage des travaux de Genette, le second chapitre envisage le livre et le texte comme des espaces matériels. Un troisième chapitre étudie la description (Hamon) de quelques paysages privilégiés (Roger). Le dernier chapitre montre comment l’écriture des confins interroge la subjectivité en adoptant une perspective qui combine les approches philosophique (Heidegger), psychanalytique (Anzieu) et esthétique (Simard-Laflamme). La réflexion s’ouvre sur une mise en relation de ces textes avec le discours écologique contemporain. / In this study the different relationships between space and literature in the works of contemporary Québécois poet and naturalist Pierre Morency (1942-), novelist Louis Hamelin (1959-), and polymath writer Pierre Nepveu (1945-) are examined. The focus is on remote areas (the country, the forest, the small town, and the North) that seem to be unlikely subjects for the pursuit of an intellectual life. Little research has been conducted on what remote places represent in the contemporary imagination. This topic is all the more important in Québécois literature as regional areas in Québec are associated with conservative ideologies inherited from the literary history (« littérature du terroir »). How do these writers take this heritage into account, and representing theses spaces that have changed dramatically over the past fifty years ? This dissertation concentrates on the development of a life of the mind that enables the subject to adopt a reflexive attitude and write. Using the works of Beaudoin and Lemire, the first chapter shows why the question of space is so crucial to Québécois literary history. Using Genette’s theories, the second chapter argues that the text and the book itself are considered by these writers to be physical parts of their writing. The third chapter offers insights into a few chosen locations, using the theories of Roger and Hamon. The last chapter demonstrates how writing about remote areas questions subjectivity by using a perspective that combines philosophical (Heidegger), psychoanalytic (Anzieu) and aesthetic (Simard-Laflamme) approaches. Finally this study widens to confront the works of the corpus with the contemporary ecological discourse.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2010LYO20008 |
Date | 08 February 2010 |
Creators | Lepage, Elise |
Contributors | Lyon 2, Debreuille, Jean-Yves |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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