Depuis de nombreuses années, la piètre qualité des résultats en français des élèves du primaire, du secondaire et du collégial soulève les inquiétudes. Malgré plusieurs constats alarmants, des efforts de sensibilisation, de nombreuses résolutions pour l’amélioration de la langue française, la réforme des programmes de formation et plusieurs recherches portant sur l’amélioration de la langue et sur des méthodes d’enseignement efficaces, les constats restent relativement inchangés. Aujourd’hui, cette difficulté affecterait les enseignants de français eux-mêmes.
Afin de mieux comprendre ce phénomène, la présente recherche a voulu jeter un regard inédit sur cette problématique en s’intéressant à ce qui est en amont des pratiques, à ce sur quoi elles s’appuient, c’est-à-dire les savoirs et, plus particulièrement, à comment ils sont reconstruits par les futurs enseignants au terme de leur formation initiale à l’enseignement du français au secondaire. Cette population a retenu notre attention, puisqu’elle se situe dans l’une des zones d’ombres de la recherche. De plus, la formation initiale à l’enseignement devrait être un facteur déterminant pour la qualité de l’enseignement du français subséquent. Par conséquent, nous avons choisi de décrire le contenu et la structure des représentations sociales des savoirs du français chez les futurs enseignants de français au secondaire.
Pour y parvenir, nous avons eu recours à l’évocation hiérarchisée de ce que sont les savoirs du français pour les futurs enseignants de français au secondaire, de même qu’à un questionnaire de caractérisation portant sur les dimensions constitutives de ces savoirs, à quelques questions à développement court visant à mesurer de degré de modélisation dont ces savoirs font l’objet et à quelques questions de perception quant à la maîtrise des savoirs du français.
En décrivant l’étendue du champ représentationnel des savoirs du français, la forme qui est donnée aux savoirs, leur provenance, leur degré d’appropriation, leur degré de modélisation et le but dans lequel ils sont mobilisés, il a été possible de jeter un regard sur l’impact des orientations professionnalisantes de la formation et des tensions internes propres à la discipline du français.
Les résultats obtenus rendent compte de la vaste étendue du champ disciplinaire de la discipline du français et du besoin encore important de l’explorer et de le baliser au-delà de la grammaire. En effet, plus on s’éloigne de la grammaire, moins les savoirs du français sont clairement représentés par les futurs enseignants. Le faible degré de modélisation dont ils font l’objet porte d’ailleurs à croire que les futurs enseignants ne seraient pas capables de décomposer les savoirs en éléments essentiels sensés les constituer, ni d’en expliquer la logique interne, ce qui réduirait l’apprentissage réalisé au sein de la discipline du français à la reproduction et à l’imitation. Selon les représentations obtenues, la maîtrise des savoirs du français ne serait pas prioritaire pour les futurs enseignants de français au secondaire et apprendre à écrire sans erreurs serait un élément contrasté parmi eux.
Identifer | oai:union.ndltd.org:usherbrooke.ca/oai:savoirs.usherbrooke.ca:11143/5431 |
Date | January 2014 |
Creators | Hétu, Michael |
Contributors | Blaser, Christiane |
Publisher | Université de Sherbrooke |
Source Sets | Université de Sherbrooke |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Mémoire |
Rights | © Michael Hétu, Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale - Partage dans les Mêmes Conditions 2.5 Canada, http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.5/ca/ |
Page generated in 0.0027 seconds