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Démons du crime : les pouvoirs du truand et son instrumentalisation idéologique dans la littérature et le cinéma de l’entre-deux-guerres (Allemagne, États-Unis, France) / Crime Devils : the power(s) of the mobster figure and its ideological use in the literature and cinema of the interwar period (Germany, France, United States)

Durant l’entre-deux-guerres, les figures de truand ont proliféré dans la production culturelle.Les conditions socio-économiques ont historiquement favorisé l’essor d’une criminalité qui a largement été représentée dans la culture de masse, les films, les romans policiers et les pièces de théâtre de cette période. Les figures de truands sont d’autant plus protéiformes que les relations de pouvoir ont été bouleversées : les autorités officielles ont été contestées,les frontières de la légalité redéfinies et, avec l’avènement du Troisième Reich, les anciens contestataires ont accédé au pouvoir. Les personnages criminels prennent ainsi des significations ambivalentes : ils peuvent servir le contrôle social, imposer des normes et justifier des mesures de surveillance auprès de la population, mais aussi incarner une résistance aux pouvoirs en place, indiquant des échappatoires dans les dispositifs de contrôle et de nouveaux modes de vie. Se fondant sur les théories de Michel Foucault, cette thèse examine les discours – sociaux,politiques, scientifiques – à l’œuvre dans la production culturelle et les instrumentalisations– idéologiques, esthétiques ou pratiques – de ces personnages. Elle fait apparaître que les truands participent de logiques punitives et disciplinaires qui assujettissent le public, mais qu’ils remettent également en cause les pouvoirs et les discours qui façonnent leurs représentations.Ce travail montre en outre que, la culture de masse s’adaptant aux désirs de ses consommateurs,les truands peuvent faire l’objet d’une réappropriation du public. Ces personnages se font les vecteurs de nouvelles pratiques culturelles et de nouveaux liens sociaux. / The cultural productions of the interwar years were marked by the proliferation of representations of the mobster figure. Historically, the socio-economic context facilitated the emergence of a certain criminality which started being widely depicted in mass culture including films, crimen ovels and drama. The mobster figure depicted in these productions turns out to be all the more versatile since power relations were going through profound changes at that time : the official authorities were being contested, the limits of legality were redefined and with the advent of the Third Reich, those who had once challenged power eventually acceded to it. The representations of mobsters therefore acquired ambiguous meanings. These characters could very well support social control by imposing norms and justifying measures of surveillance orembody resistance against the establishment, pointing out loopholes in control systems and promoting new life styles. Based on Michel Foucault’s works, this dissertation examines the social, scientific and political discourses featured in the cultural productions of that periodas well as the ideological, esthetical and practical instrumentalisation of these characters. This dissertation argues that mobsters may appear as participants of punitive and disciplinary systems which subdue the people, but may also be questioning the powers and discourses that shape their representations. This work further demonstrates that, because mass culture usually adapts itself to its consumers, the mobsters may also be taken on by the audience, being the promoters of new cultural practices and new social bonds.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2010PA040067
Date11 December 2010
CreatorsPlatini, Vincent
ContributorsParis 4, Lecercle, François
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text, Image

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