Tableau d'honneur de la Faculté des études supérieures et postdoctorales, 2016-2017 / Cette thèse propose de voir comment les romancières des années 1930 poursuivent un mouvement collectif d'accès à la vie littéraire amorcé depuis la fin du XIXe siècle, tout en ouvrant le chemin à de nombreuses voies inexplorées dans la littérature canadienne-française. Dans la foulée de la démarche sociopoétique proposée par Alain Viala, elle emprunte aux travaux en sociocritique des textes, en histoire littéraire et culturelle et aux études sur le genre afin de retracer la trajectoire des écrivaines et d'examiner, à travers les romans et les textes intimes (lettres, journaux intimes), les modulations d'un ensemble de discours, tant publics que privés, tenus par les femmes qui font le choix d'une carrière littéraire. Après avoir présenté l'ensemble des dynamiques ainsi que l'imaginaire générique qui structurent et encadrent la production littéraire féminine durant l'entre-deux-guerres, l'analyse est resserrée autour de trois auteures : Jovette-Alice Bernier, Éva Senécal et Michelle Le Normand. L'étude des archives révèle comment les discours épistolaires et diaristiques figurent des laboratoires du texte en gestation, tout comme ils dynamisent l'infusion de plusieurs postures tendant à négocier et à légitimer l'action et le discours des écrivaines ; postures qui trouveront leur prolongement dans les fictions. Puis, l'analyse des formes narratives, des motifs et des figures à l'œuvre dans les romans publiés en volumes esquisse les contours d'un imaginaire qui problématise la place du féminin dans la société canadienne-française. Enfin, l'analyse de la réception des romans entend démontrer comment le discours critique se borne à déconsidérer la production des femmes et invite ces dernières à interrompre leur carrière ou à bifurquer vers d'autres pratiques discursives. Dans un contexte où « modernité culturelle » rime autant avec « révolution » qu'avec « crise », et où les conditions politiques, socioéconomiques et culturelles transforment l'action, la place et la parole des femmes dans l'espace social, cette étude entend ainsi montrer comment les écrivaines et leurs textes participent d'un renouvellement des pratiques d'écriture, tout en étant les témoins, les critiques et les acteurs privilégiés des tensions et des contradictions qui agitent le Québec des années 1930.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/26899 |
Date | 24 April 2018 |
Creators | Rannaud, Adrien |
Contributors | Savoie, Chantal, Beaudet, Marie-Andrée |
Source Sets | Université Laval |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | thèse de doctorat, COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat |
Format | 1 ressource en ligne (xii, 441 pages), application/pdf |
Coverage | 20e siècle |
Rights | http://purl.org/coar/access_right/c_abf2 |
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