Alors même que la France et la Grande-Bretagne s’apprêtent à déclarer la guerre à l’Allemagne, plus d’un million de personnes sont évacuées de la frontière franco-allemande. Encadrés de part et d’autre de la frontière par les autorités civiles et militaires, les Alsaciens, Lorrains, Badois et Sarrois, vivant entre les lignes défensives (ligne Maginot, Ligne Siegfried) et la frontière, sont transportés vers l’intérieur de leur pays respectifs. Ces mesures d’évacuation du début de la Seconde Guerre mondiale constituent pour les deux sociétés, après la mobilisation des hommes en âge de se battre, la seconde grande mesure de guerre faisant passer ces deux sociétés civiles à l’état de sociétés en guerre. Cette transformation a non seulement des conséquences au niveau social, politique et économique, mais également des effets au niveau communicationnel, ce qui constitue l’objet de cette thèse. Il s’agit, à travers le phénomène de l’évacuation, de faire ressortir les mécanismes de communication des États au niveau de leur propagande nationale, de faire apparaître les interactions et méthodes de communication entre les autorités locales et les évacués et enfin d’éclairer les systèmes de communication au sein des groupes des évacués à travers l’analyse des rumeurs de pillages des zones évacuées. Cette approche permet de retracer une histoire de la communication dans les sociétés en guerre française et allemande dans laquelle fusionnent les perspectives ascendante et descendante mais également comparative et transnationale. Ainsi, la communication des sociétés en guerre apparaît comme le fruit de négociations et d’interactions en constante évolution entre acteurs aux intérêts différents. De cette étude ressortent également les limites d’influence des deux États au sein de leur population, qu’il s’agisse d’un État républicain démocratique telle la Troisième République ou bien d’un État dictatorial aux ambitions totalitaires comme le fût le « Troisième Reich ». / While France and Great-Britain were about to declare war on Germany, more than one million persons were evacuated from the Franco-German Border. Led on both side of the border by civilian and military authorities, the Alsatians, Lorrainers, Badners and Saarlanders living between the defence lines (Maginot-Line, Siegfried Line) were transported inside their own country. These evacuations measures formed – after the mobilization on the front of the men in-age to fight – the second important measure of war, which turned these civil societies into war societies. This transformation has not only consequences on political, economic and social level, but also on communication, which is the topic of this doctoral thesis. The evacuations phenomena allow us to shed light on state propaganda on a national and international level, to reveal the communication methods and interactions between the local authorities and the evacuees and finally to show the communications systems within groups of evacuees by analysing rumours on pillages of the evacuated region. This approach highlights a history of communication in both French and German war society based on top-down and bottom-up perspectives and on comparative and transnational analyses. Communication in war society appears as the fruit of negotiations and interactions in constant evolution between agents with different interests. This study emphasized the limits of the state’s influence over the population, both in a republican democratic state as the French Third Republic and in a dictatorial state with totalitarian ambitions such as the “Third Reich”.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2016PA040155 |
Date | 24 November 2016 |
Creators | Fagot, Maude |
Contributors | Paris 4, Eberhard-Karls-Universität (Tübingen, Allemagne), Forcade, Olivier, Großmann, Johannes |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | German |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text, Image |
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