L'ampleur de la Grande Récession a suscité un regain d'intérêt pour l'analyse conjoncturelle, plus particulièrement du cycle économique. Notre thèse participe de ce renouveau d'attention pour l'étude des fluctuations économiques.Après une présentation générale des modèles à changements de régime dans le chapitre 1, le chapitre suivant propose une chronologie du cycle des affaires de l'économie française sur la période 1970-2009. Trois méthodes de datation sont utilisées à cette fin : la règle des deux trimestres consécutifs de croissance négative, l'approche non paramétrique de Bry et Boschan (1971) et le modèle markovien à changements de régime de Hamilton (1989). Les résultats montrent que l'existence de ruptures structurelles peut empêcher ce dernier modèle d'identifier correctement les points de retournement cycliques. Cependant, quandces ruptures sont prises en considération, le calendrier des récessions françaises obtenu à l'aide du modèle d'Hamilton coïncide largement avec celui obtenu par les deux autres méthodes. Le chapitre 3 développe une analyse de la non-linéarité dans le modèle à changements de régime en utilisant un ensemble de tests non-standards. Une étude par simulation Monte Carlo révèle qu'un test récemment proposé par Carrasco, Hu et Ploberger (2013) présente une faible puissance pour des processus générateurs des données empiriquement pertinents et ce, lorsqu'on tient compte de l'autocorrélation sous l'hypothèse nulle. En revanche, untest "bootstrap" paramétrique basé sur le rapport des vraisemblances a, pour sa part une puissance plus élevée, ce qui traduit l'existence probable de non-linéarités significatives dans le PIB réel trimestriel de la France et des Etats-Unis. Quand il s'agit de tester un changement de régime en moyenne ou en constante, il est important de tenir compte de l'autocorrélation sous l'hypothèse nulle de linéarité. En effet, dans le cas contraire, un rejet de la linéarité pourrait simplement refléter une mauvaise spécification de la persistance des données, plutôt que d'une non-linéarité inhérente.Le chapitre 4 examine une question importante : la considération de ruptures structurelles dans les séries améliore-t-elle la performance prédictive du modèle markovien relativement à son homologue linéaire ? La démarche adoptée pour y répondre consiste à combiner les prévisions obtenues pour différentes périodes d'estimation. Voici le principal résultat dû à l'application de cette démarche : la prise en compte des données provenant des intervalles de temps précédant les ruptures structurelles et la "Grande Modération" améliore les prévisions basées sur des données tirées exclusivement de ces épisodes. De la sorte, les modèles à changements de régime s'avèrent capables de prédire la probabilité d'événements tels que la Grande Récession, avec plus de précision que ses homologues linéaires.Les conclusions générales synthétisent les principaux acquis de la thèse et évoqueplusieurs perspectives de recherche future. / The severity of the Great Recession has renewed interest in the analysis of business cycles. Our thesis pertains to this revival of attention for the study of cyclical fluctuations. After reviewing the regime-switching models in Chapter one, the following chapter suggests a chronology of the classical business cycle in French economy for the 1970-2009 period. To that end, three dating methodologies are used: the rule of thumb of two consecutive quarters of negative growth, the non-parametric approach of Bry and Boschan (1971), and the Markov-switching approach of Hamilton (1989). The results show that,omitted structural breaks may hinder the Markov-switching approach to capture business-cycle fluctuations. However, when such breaks are allowed for, the timing of the French recessions provided by the Markov-switching model closely matches those derived by the rule-based approaches.Chapter 3 performs a nonlinearity analysis inMarkov-switching modelling using a set of non-standard tests. Monte Carlo analysis reveals that a recently test proposed by Carrasco, Hu, and Ploberger (2013) for Markov switching has low power for empirically-relevant data generating processes when allowing for serial correlation under the null. By contrast, a parametric bootstrap likelihood ratio (LR) test of Markov switching has higher power in the same setting, providing stronger support for nonlinearity in quarterly French and U.S. real GDP. When testing for Markov switching in mean or intercept of an autoregressive process, it is important to allow for serial correlation under the null hypothesis of linearity.Otherwise, a rejection of linearity could merely reflect misspecification of the persistence properties of the data, rather than any inherent nonlinearity.Chapter 4 examines whether controlling for structural breaks improves the forecasting performance of the Markov-switching models, as compared to their linear counterparts.The approach considered to answer this issue is to combined forecasts across different estimation windows. The outcome of applying such an approach shows that, including data from periods preceding structural breaks and particularly the "Great Moderation" improves upon forecasts based on data drawn exclusively from these episodes. Accordingly, Markov-switching models forecast the probability of events such as the Great Recession more accurately than their linear counterparts.The general conclusions summarize the main results of the thesis and, suggest several directions for future research.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2013LORR0322 |
Date | 12 December 2013 |
Creators | Rabah-Romdhane, Zohra |
Contributors | Université de Lorraine, Bismans, Francis |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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