À la suite de la structuration de la politique de l’État russe envers ses émigrés, ainsi que d’une vague de protestation en Russie à la fin de l’année 2011, a émergé une nouvelle communauté politique russe en France. Celle-ci s’est progressivement construite autour des discours et des activités politiques des migrants russes en direction de leur pays d'origine. Les motivations de ces migrants sont à rechercher dans leurs sentiments d’appartenance à la Russie. Deux figures idéal-typiques clés se sont révélées au cours de notre recherche : d'une part, le « compatriote », défini par les autorités russes qui prônent l'unité de leurs ressortissants disséminés à travers le monde et en appellent à dépasser les clivages du passé et, d'autre part, l’ « expatriote », qui refuse d'être représenté par l'État russe et rejette la définition « officielle » de ses sentiments d'appartenance ; d'un côté donc, le compatriote, retrouvant la fierté d'être et de se dire Russe ; de l'autre, l'expatriote, traversé par le sentiment d'être Russe malgré lui et de devoir assumer, en la transformant, cette condition. Bien qu'ayant des conceptions fort différentes, et souvent contradictoires, de ce que devrait être la Russie, le compatriote et l'expatriote ne peuvent être opposés de manière binaire dans la mesure où ils ne cessent d'interagir et échangent même parfois leurs positions respectives. Le lieu de ces interactions, c'est la communauté politique russe en tant qu'arène de discours et de pratiques politiques en recomposition permanente. / Following the structuring of the Russian State policy towards its emigrants and a wave of protest in Russia at the end of 2011, a Russian political community emerged in France. It was progressively constructed through discourses and political activities of Russian immigrants towards their country of origin. The motivations of these migrants are to be found in their sentiments of belonging to Russia. Two ideal-typical figures have been revealed throughout the research process: the “compatriot”, defined by the Russian authorities that preach for the unity of Russian people disseminated around the world and call them to go beyond the divisions of the past, and the “expatriot” who refuses to be represented by the Russian State and rejects the “official” definition of his sense of belonging; on the one hand, there is the compatriot who retrieves the pride to be and to call himself Russian; on the other hand, there is the expatriot who feels Russian despite himself and has to assume this condition while transforming it. Even if their conceptions of what Russia should be are really different and often contradictory, the compatriot and the expatriot could not be opposed in binary terms, as they do not stop interacting and sometimes even exchange their respective positions. The location of these interactions is the Russian political community qua an arena of discourses and political practices in permanent reconstruction.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2014INAL0011 |
Date | 27 January 2014 |
Creators | Bronnikova, Olga |
Contributors | Paris, INALCO, Radvanyi, Jean, Berthomière, William |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | English |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text, Image |
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