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Le célibataire dans les contes et nouvelles de Guy de Maupassant : généalogie de la solitude moderne. / The Bachelor in Guy de Maupassant’s short stories : genealogy of modern loneliness

Cette étude se veut regard anthropologique sur la crise de l'identité masculine à la fin du XIXème siècle. Le célibataire dont parle Maupassant incarne un homme dont la virilité est remise en cause par l'émancipation progressive de la femme, qui en est perçue comme responsable. Le pari de cette thèse était de tester l'hypothèse selon laquelle il existerait un lien entre libertinage, solitude et folie. Nous avons tenté de comprendre comment cette identité masculine en crise, cette "mâlitude", s'exprime et se façonne au contact de l'Autre, la Femme, et à son absence de contact. Nous avancerons que le célibataire qui ne veut et/ou ne peut se constituer en homme, en "vrai" en refusant mariage et enfants, se condamne à voir en la femme fascination et terreur, ce qui le laisse finalement incapable de fonder toute relation et ainsi dans l'impasse, seul face à lui-même, au vide de sa vie, éternel adolescent, déchiré entre ses fantasmes et ses crises d'angoisse. Nous avons examiné le passage du célibataire d'une solitude recherchée et cultivée à une solitude qui se fait prison et à laquelle il ne peut plus échapper. Après avoir tenté de fuir la femme et sa force castratrice, la solitude l'étouffe : seul chez lui, il se crée un être imaginaire, une Ève nouvelle, plus rassurante qu'une vraie femme, afin de combler le vide laissé par la solitude. Ces fantômes se nourriront de sa folie pour le mener vers l'asile ou bien la mort, quand il aura réalisé que le mal n'est finalement pas au cœur de la femme, mais ancré au plus profond de son être. / My dissertation proposes to analyze the crisis of male identity at the end of the nineteenth-century in France through a close study of Guy de Maupassant's bachelors, and show a link between libertinage, solitude and folly. I try to show how this crisis, this "mâlitude", is expressed and molded through contact (or lack of) with women. I argue that the bachelor who does not want and/or cannot become a "man", in the nineteenth-century sense of the term i.e. a husband and a father, is condemned to see in women a source of fascination and terror, leaving him unable to form any human connection. Faced with his lonely self and the vacuum of his life, he remains an eternal adolescent torn between his fantasies and his anguish. The bachelor evolves from cultivated loneliness to stifling isolation. After fleeing women and their castrating force, he tries to imagine an ideal woman who would fill the void in his life, but these ghosts will feed (on) his madness and will lead him to an asylum or death itself, after he realized that evil did not lay in the heart of women after all, but was lurking in his own core.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2011PA030202
Date17 December 2011
CreatorsBrossillon, Celine
ContributorsParis 3, Courtine, Jean-Jacques
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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