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L'utilisation de l'Entretien pour la Formulation Culturelle et la compétence culturelle chez les intervenants en santé mentale

Titre de l'écran-titre (visionné le 27 septembre 2023) / Les différences culturelles, lorsqu'elles sont ignorées par les professionnels lors de l'évaluation en santé mentale, peuvent avoir plusieurs impacts négatifs sur le résultat thérapeutique. En effet, lorsque les facteurs culturels ne sont pas adéquatement évalués, un diagnostic erroné ou une mauvaise évaluation de la sévérité des symptômes peut survenir. Le manque de sensibilité culturelle peut également créer des obstacles de communication entre clinicien et client, impacter l'alliance thérapeutique ainsi qu'avoir des conséquences sur l'engagement du client dans le processus thérapeutique ou diminuer l'efficacité du traitement. Les différences entre clinicien et client concernant l'orientation sexuelle, l'âge, la religion, le statut socioéconomique, l'origine ethnique ou la langue peuvent aussi influencer la dynamique thérapeutique dans toutes les interactions cliniques. De plus en plus d'écrits scientifiques préconisent l'utilisation de l'Entretien pour la Formulation Culturelle (EFC) comme outil d'évaluation pertinent pour mieux comprendre et incorporer les ancrages culturels d'une personne afin de pouvoir offrir des soins culturellement adaptés. Toutefois, le corpus scientifique disponible sur l'EFC est assez limité. L'objectif principal de cette thèse est donc d'explorer si l'EFC est un outil utile pour les cliniciens travaillant dans les centres d'aide aux étudiants (CAE) des cégeps et des universités de la province de Québec ainsi que de mesurer l'impact d'une session de formation sur l'EFC sur les niveaux perçus de compétence culturelle chez ces mêmes cliniciens. Dans un premier temps, afin d'identifier les lacunes de la littérature existante, une étude de la portée (scoping review) a été réalisée. Cette étude de la portée avait pour but de synthétiser et d'examiner de manière critique les écrits scientifiques disponibles sur l'EFC ainsi que d'en identifier les limites. Les résultats de cette étude ont révélé qu'en général l'EFC était appréciée par les cliniciens et les clients en termes d'utilité clinique, d'acceptabilité et de faisabilité. Cependant, il existe des lacunes importantes dans le corpus scientifique, notamment en ce qui concerne la présence de biais de publication, le manque de diversité des contextes, des professionnels et des clientèles dans les études, le manque d'interprètes, et très peu d'informations sont présentes concernant les effets de la formation sur l'EFC sur la compétence culturelle des cliniciens. La mise en évidence de ces lacunes a inspiré la réalisation de la seconde étude de cette thèse. L'objectif en était d'évaluer les impacts d'une formation sur l'EFC sur les niveaux de compétence culturelle auto rapportés chez les intervenants œuvrant au sein des CAE des campus universitaires et cégépiens québécois. Cette étude visait également à explorer comment les intervenants perçoivent l'EFC en termes d'utilité, de faisabilité et d'acceptabilité dans un contexte de santé mentale et si cette perception est prédite par les attitudes des cliniciens à l'égard de l'adoption de nouveaux traitements, interventions et pratiques. De plus, ce projet explorait les possibles défis et obstacles à l'utilisation de l'EFC dans la pratique routinière. Les résultats ont montré une augmentation dans les niveaux post-formation en ce qui concerne les connaissances interculturelles, ce qui indique que les cliniciens se sentaient plus confiants dans leur compétence à prendre en compte les facteurs culturels lors de la conceptualisation des cas. Inversement, les scores relatifs à la relation interculturelle étaient plus faibles à la suite de la formation, ce qui indique que les cliniciens se sentaient moins confiants dans leurs capacités à interagir avec des clients issus de minorités. Aucune différence significative n'a été constatée en matière de compétences ou de conscience interculturelle. La faisabilité, l'acceptabilité et l'utilité clinique de l'EFC ont été évaluées favorablement par les cliniciens et ces perceptions n'étaient pas prédites par les attitudes des professionnels à l'égard de l'adoption de nouveaux traitements, interventions et pratiques. La plupart des cliniciens (89 %) ont déclaré avoir l'intention d'employer l'EFC dans leur pratique clinique. Les barrières à l'utilisation de l'EFC étaient les similitudes avec d'autres interventions, les obstacles administratifs (par exemple, ne pas avoir de nouveaux clients), la perception que l'EFC n'est pas réaliste et des obstacles liés à la compétence ressentie par les cliniciens. Cette thèse représente un apport important à un corpus restreint de littérature sur l'EFC. / Cultural differences, when left unexamined by professionals during the assessment of mental illness, may have several negative impacts on the therapeutic outcome. Indeed, when cultural factors have not been properly appraised, clients may be given an incorrect diagnosis or the wrong assessment of the severity of the illness may occur. The lack of cultural sensitivity may also instore severe communication barriers between the clinician and the client or affect the client's engagement and response in the therapeutic process. Clinician-client differences concerning gender, sexual orientation, age, religion, socioeconomic status, ethnicity and/or language may have an impact on therapeutic outcomes in all clinical interactions. There is a growing body of literature supporting the use the Cultural Formulation Interview (CFI) as an assessment tool to gain a better understanding of a person's cultural background and to increase culturally responsive care. In fact, the use of the CFI has been shown to significantly increase diagnostic accuracy, to enhance clinical communication, to aid in planning an effective treatment, to increase client satisfaction and clinical response. However, the current body of literature on the CFI is quite limited and more research is needed to confirm the pertinence of using the assessment tool in a wider array of contexts and populations. The primary objective of this thesis was thus to explore whether the Cultural Formulation Interview is a useful tool for clinicians working in student counseling centers (SCC) on Cégep and university campuses in the province of Québec as well as to measure the impact of a training session on the CFI on perceived levels of cultural competence in these same practitioners. Firstly, to identify the gaps present in the literature, a scoping review was conducted. This scoping review aimed to critically examine the current available literature on the CFI as well as to identify shortcomings. Results from this scoping review yielded that, in general, the CFI was appreciated by both clinicians and clients regarding clinical utility, acceptability and feasibility. However, there are significant gaps in the literature, specifically pertaining to the presence of publication biases, a lack of diversity in contexts, professionals and clienteles in the current research, the lack of incorporation of interpreters as well as very little information concerning the effects of CFI training on clinician's cultural competence. Highlighting these gaps in the literature nourished the conception of the second study in this thesis. The aim of the second study was to evaluate the impacts of a training session on the CFI on perceived levels of cultural competence in clinicians working in SCCs on Cégep and university campuses throughout the province of Québec. This study also aimed to explore clinician's impressions of the CFI regarding its clinical utility, feasibility and acceptability as well as to explore if these impressions were predicted by their attitudes towards the adoption of new treatments, interventions and practices. We also explored potential challenges and barriers to implementing the CFI in routine clinical practice. Results from this study yielded that clinician's reported higher levels of self-assessed cultural competence post-training regarding multicultural counseling knowledge, indicating that they felt more confident in their competence in considering cultural factors during case conceptualization and the during the planning of treatment strategies. Multicultural counseling relationship scores were lower post-training, hinting that clinician's felt less confident in their abilities to interact with minority clients after the training session on the CFI. No significant differences in multicultural counseling skills or multicultural awareness were noted. Feasibility, acceptability and clinical utility of the CFI were highly rated by clinicians and these perceptions were not predicted by the professionals' attitudes towards the adoption of new treatments, interventions and practices. Most practitioners (89%) reported planning on using the CFI in their routine clinical practice. Barriers to implementing the CFI included similarities to other interventions, administrative barriers (i.e., not having new clients), the CFI not being realistic and barriers pertaining to levels of competence. This thesis is an important addition to a scarce body of literature currently available on the CFI.

Identiferoai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/125503
Date20 November 2023
CreatorsJones-Lavallée, Ahisha
ContributorsLeanza, Yvan
Source SetsUniversité Laval
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeCOAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat
Format1 ressource en ligne (xi, 105 pages), application/pdf
Rightshttp://purl.org/coar/access_right/c_abf2

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