À partir de quelques repères biographiques, il s’agira de rendre lisible et d’expliciter une approche spécifique de la recherche, et de montrer par quels chemins et quelles bifurcations, à partir d’une formation d’architecte, j’ai ressenti la nécessité de me rapprocher de l’anthropologie. C’est-à-dire comment, à partir d’un « savoir faire » considéré comme pratique, technique et lié normalement à l’opérationnalité, est apparue l’exigence d’y accoler - mais on pourrait dire, aussi, d’y retrouver - un « savoir » considéré comme plus théorique. L’architecture est ici conçue comme une « savoir de savoirs » et une modalité de connaissance dynamique capable de toucher à l’existence comme un tout. Se mesurer avec l’environnement naturel, pour organiser l’espace et le temps des sociétés nous demande alors de prendre constamment la « mesure » des changements induits suite à cette organisation et présence, en en réinterrogant le sens, dans une réciprocité constante. Dans le travaux ici réuni, la rencontre entre l’architecture (le fait de donner lieu à) et l’anthropologie (le fait d’avoir lieu, individuel et collectif) chacune étant récursivement l’une dans l’autre et toujours inscrite dans un temps localisé, se joue sur un plan « syntaxique ». Car, si la spatialité est une langue qui nous habite avant toutes les autres, ce qui m’interroge ce sont les propriétés structurelles et structurantes propres à certaines notions - telles la « limite », le « seuil », la « mesure », le « paysage » - qui l’expriment, les significations qu’elles peuvent prendre dans différents contextes, et les possibilités de sens qu’elles peuvent ouvrir et proposer pour repenser notre rapport aux autres et au monde. / By first introducing some biographical markers, I shall seek to clarify and explain my specific research approach and reveal the paths and bifurcations that led me, from my initial architectural training, to feel the need to get closer to anthropology. In other words, how the need arose to create a resonance between a “know-how”, considered practical, technical and related to the operational, and a “knowledge”, considered more theoretical. Architecture is considered here as “an instrument of measure” and a “sum of expertise”, that is to say, a mode of knowledge of the world that is broad and dynamic, at the same time “integral” and “integrating”, and hence capable of affecting existence as a whole. Confronting the natural environment to organize societies’ space and time – which is the very essence of this discipline – requires that we constantly take measure of the changes that this organization induces, again and again questioning the meaning of this constant reciprocity. In the essays gathered here, the encounter between architecture (the fact of giving rise to) and anthropology (the fact of taking place, both individually and collectively), both of which are ultimately and always inscribed in a localized time, is situated on a “syntactic” level. For, if spatiality is a language that inhabits us before any other, what I question are the structural and structuring properties specific to certain notions that express this – such as the “limit”, “threshold”, “measure”, “landscape” –, the meanings that they may take in different contexts, and the possible meanings that they can open up and propose for us to reconsider our relationship to others and the world.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2015PA080002 |
Date | 10 February 2015 |
Creators | Zanini, Piero |
Contributors | Paris 8, Bonnin, Philippe |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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