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Prévalence, mesures et méthodes alternatives de traitement de la douleur dorsale chez les adolescents ayant une scoliose idiopathique

La scoliose idiopathique de l’adolescence constitue la déformation
tridimensionnelle de la colonne vertébrale la plus couramment rencontrée chez les
adolescents. Cette condition a fait l’objet de plusieurs études quant à ses facteurs
étiologiques, ses facteurs de risque de progression et ses approches thérapeutiques. Les
études démontrent que l’étiologie de cette pathologie serait multifactorielle, regroupant
entre autres des causes génétiques, hormonales, mécaniques et neuromusculaires. Malgré le
fait qu’il soit difficile de prédire quelles sont les déformations qui progresseront, certains
facteurs tels que l’âge et le sexe du patient, l’âge du début de la ménarche, le type et la
sévérité de la déformation ainsi que la maturité osseuse (signe de Risser) ont fait l’objet de
nombreuses études et représentent par le fait même des critères de référence utilisés pour
estimer cette probabilité.
La scoliose idiopathique a souvent été considérée comme une condition non
douloureuse, faisant en sorte que peu d’études se sont arrêtées à évaluer les douleurs au dos
chez les patients affligés de cette pathologie. On retrouve donc, au cours des vingt dernières
années, seulement une dizaine d’études qui ont spécifiquement évalué ce phénomène.
Parmi ces études, on note une grande hétérogénéité des facteurs d’inclusion, des définitions
des douleurs au dos, de la période de prévalence et des instruments de mesure utilisés,
rendant difficile la détermination de cette prévalence. Considérant la relation entre les
douleurs exprimées chez les adolescents et celles chez les adultes, ainsi que les coûts
sociétaux associés à ces douleurs, il serait important d’obtenir un portrait plus exact de
l’ampleur de la douleur chez cette clientèle.
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Les objectifs généraux de cette thèse visaient à (objectif 1) mettre à jour les
connaissances relatives à la prévalence des douleurs au dos chez les adolescents avec une
scoliose idiopathique (SI), à (objectif 2) vérifier s’il existe une relation entre la sévérité de
la déformation, sa localisation et la présence de douleurs au dos chez ces patients, à
(objectif 3) valider à nouveau l’aspect psychométrique du questionnaire SRS-22fv et enfin
à (objectif 4) explorer une possible prise en charge alternative des patients avec scoliose
idiopathique de l’adolescence (SIA) exprimant des rachialgies.
La première étude rétrospective que nous avons effectuée a permis d’évaluer de
quelle façon les douleurs exprimées par plus de 300 patients étaient rapportées dans les
dossiers et d’établir la prévalence de ces douleurs chez ces derniers. De plus, cette étude a
évalué le type de prise en charge recommandée lorsque des douleurs étaient mentionnées au
dossier. Cette étude a permis de confirmer que près de 50 % des patients avec SIA
exprimaient de la douleur au dos et que la majorité de ces derniers (80 %) n’avaient aucune
prise en charge de celle-ci.
La deuxième étude prospective que nous avons réalisée a évalué les douleurs au dos
chez plus de 500 adolescents avec scoliose idiopathique de l’adolescence. Plus de 68 % de
ces patients rapportaient la présence de douleurs au dos. Pour les régions thoraciques et
lombaires, les douleurs étaient positivement associées avec la sévérité de la scoliose, alors
que le port du corset avait un effet modérateur sur la douleur.
La troisième étude incluse dans la présente thèse visait à (objectif 3) vérifier la
validité de contenu et de construit de la version canadienne-française du questionnaire SRS-
22, soit le SRS-22fv, rempli par les patients recrutés lors de la deuxième étude. Ce
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questionnaire est couramment rempli par les patients scoliotiques. Notre étude a bénéficié
d’un échantillon de 352 patients qui ont entièrement répondu au questionnaire SRS-22fv.
L’analyse découlant de notre étude nous a menés à produire une version abrégée du SRS-22
contenant 18 éléments, avec une meilleure consistance interne ainsi qu’une variance
explicative supérieure, soit 63,3 % pour le SRS-18fv, comparativement à 47,4 % pour le
SRS-22fv.
La dernière étude que nous avons menée (objectif 4) met en lumière une option de
prise en charge alternative des patients avec scoliose exprimant ou non des douleurs au dos.
En effet, les manipulations vertébrales font partie des options de traitements couramment
utilisées chez les adolescents sains. Une grande incertitude demeure toutefois quant à
l’utilisation de cette approche thérapeutique chez les patients avec scoliose idiopathique de
l’adolescence. Cette étude a permis de confirmer qu’il y a un manque de données probantes
dans ce domaine.
Les résultats de cette thèse permettent de mieux comprendre le phénomène de la
douleur au dos chez les adolescents avec scoliose idiopathique. Ces douleurs semblent plus
prévalentes qu’initialement estimées, et il s’avère qu’un lien semble probable entre
l’intensité des douleurs ressenties et la localisation de la courbe, ainsi qu’avec la sévérité de
la scoliose chez ces adolescents. / Adolescent idiopathic scoliosis is a three-dimensional spinal deformity. This pathology is
the most common spinal deviation encountered in adolescents and has been thoroughly
researched over the past few decades regarding its aetiological factors, its risk of
progression and management. It is now commonly accepted that the aetiology of adolescent
idiopathic scoliosis is multifactorial and includes, among other things, genetic, hormonal,
mechanic, and neuromuscular factors. Though predicting which deviation will progress
remain challenging, certain factors such as the age of the patient at presentation, its gender,
bone maturity (Risser sign), menarchal status, and the severity of the spinal deformity are
now widely accepted as factors that may provide some guidance to estimate this
probability.
Adolescent idiopathic scoliosis has often been considered as a non-painful
pathology, and this is perhaps why researchers have failed to assess back pain in this
population more systematically. Only a few studies have been published over the last two
decades on this subject. Among those studies, inclusion criteria are widely heterogeneous,
as is the working definition of back pain, how the prevalence period was estimated, and
which outcome measure was relied upon to assess back pain in this population. Because of
this, the determination of back pain prevalence in scoliosis patients remains challenging.
Considering the relationship between adolescent and adult spinal pain, and the high societal
cost associated with this condition, it would be appropriate to obtain a clearer picture of this
condition in this population.
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The primary objectives of this thesis were to (objectif 1) update the current
knowledge of back pain prevalence in adolescent idiopathic scoliosis patients, to (objectif
2) ascertain if a relationship was present between the severity and localisation of the
scoliosis and the back pain, too (objectif 3) reassess the psychometric properties of the
SRS-22fv questionnaire, and to (objectif 4) explore an alternative back pain management
for those patients.
The first retrospective study included in this thesis assessed back pain prevalence in
300 adolescent idiopathic scoliosis patients. It also looked at how pain was reported and if
pain management was recommended for patients reporting back pain. This study confirmed
that back pain was a prevalent condition in this population and that in the vast majority of
those reporting back pain, there was no kind of management recommended.
The second prospective study assessed back pain prevalence in more than 500
adolescent idiopathic scoliosis patients. Point prevalence of back pain was close to 68 %.
For the thoracic and lumbar regions, the pain was positively associated with the severity of
the scoliosis and bracing, prescribed to stabilise or prevent the curve progression, had a
protective effect.
Data collected in the previous study were employed to validate the most commonly
utilised outcome measure in adolescent idiopathic scoliosis, the SRS-22. The SRS-22 is a
measurement instrument used to ascertain the quality of life and pain in scoliotic patients.
The third article includes a report on analyses done regarding the validation of the SRS-
22fv. Complete data were available for 352 adolescents. The study demonstrated that a
briefer version (18 items) had a better internal consistency and explained a greater
proportion of the variance thus 63,3 % instead of 47,4 % for the SRS-22fv.
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The last study included in this thesis looked at an alternative treatment for the
management scoliotic patients with or without back pain. This modality of spinal
manipulation is a treatment that healthy adolescents commonly utilised. However, it was
found that the rate of utilisation remains unclear within adolescent idiopathic scoliosis
patients. A literature review revealed the need to have better-designed studies to assess the
efficacy of spinal manipulation in this population adequately.
The acquired knowledge throughout this thesis leads us to a better comprehension
and understanding of back pain in adolescent idiopathic scoliosis patients. Back pain
appears to be more prevalent than initially estimated and a relationship seems to be present
between the level of pain intensity and the scoliosis localisation and severity in patients
suffering from this pathology.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/19330
Date05 1900
CreatorsThéroux, Jean
ContributorsLe May, Sylvie, Labelle, Hubert
Source SetsUniversité de Montréal
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeThèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation

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