Ce mémoire se propose d’étudier la manière nouvelle dont se présente la croyance religieuse à l’âge séculier dans la philosophie de la religion du philosophe Charles Taylor. Plus précisément, nous cherchons à démontrer que la croyance et l’incroyance possèdent les mêmes fondements phénoménologiques, qui sont à trouver du côté des questions identitaires. Afin d’y arriver, nous commençons par analyser sa redéfinition de la sécularité afin de comprendre pourquoi l’âge séculier n’est pas en soi un âge irréligieux. Nous montrerons en quoi, selon Taylor, les Occidentaux partagent un même « arrière-plan » moral et spirituel – le « cadre immanent », que nous appréhendons comme le contexte au sein duquel émergent les positions croyantes et athées. Nous présentons ensuite une brève analyse des éléments historiques et phénoménologiques du cadre immanent ainsi que de sa fonction « transcendantale », ce qui nous permet d’expliquer la raison pour laquelle Taylor soutient que la croyance et l’incroyance relèvent avant tout de l’identité morale et des considérations éthiques qui soutiennent notre vision du monde. Ici nous suivons Taylor en affirmant que ce sont toutes deux des expériences vécues qui a priori s’équivalent sur le plan rationnel. Enfin, au cœur de notre réflexion se trouve la mise en valeur d’un concept très important que Taylor développe à partir des travaux de William James, à savoir l’« espace ouvert jamesien ». Cette ouverture, rendue possible par la sécularité elle-même, vise à rendre compte d’un état de lucidité par lequel nous pouvons ressentir la force des deux options. / This paper aims to describe how Charles Taylor articulates his philosophy of religion in his major work, A Secular Age. We argue that belief and unbelief share the same phenomenological fundamentals, which can be found in the constituents of identity. In order to do that, we shall first analyse his redefinition of secularity in order to see how the secular age is not irreligious in itself. What will emerge of this preliminary investigation is the Taylorian idea that all Westerners share the same spiritual and moral “background”, the “immanent frame”, which must be understood as the context in which we form our beliefs. Then we develop an analysis of the historical elements of the immanent frame and of its “transcendental” function, which makes it possible to explain why Taylor conceives belief and unbelief as questions of moral identity. We follow Taylor in arguing that they are both lived experiences of equal rational value. At the heart of our paper, there is an important concept that Taylor has developed from William James’s work, which is the “Jamesian open space”. This openness illustrates a state of lucidity that is characterised by the ability to feel the force of both options, belief and unbelief.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/10708 |
Date | 08 1900 |
Creators | Gordon, Jimmy-Lee |
Contributors | Grondin, Jean |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Thèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation |
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