« Comparaison n’est pas raison ». Célèbre pamphlet formulé par René Etiemble en 1963, qui fait date, aujourd’hui encore dans toute tentative de comparabilité poétique. La présente thèse essaie d’aller au-delà de cette prescription théorique, sans toutefois perdre de vue la mesure et la pertinence qui la supposent. Maurice Blanchot et Léopold Sédar Senghor. Deux auteurs que tout semble éloigner. Le premier, Européen de culture, a produit une œuvre marquée par la distance heuristique, le désœuvrement infini et la discrétion interminable d’un sujet qui va disparaissant. Le second, Africain et académicien a écrit des recueils de poèmes et des essais sur le Socialisme et l’Esthétique négro-africaine. Rien ne présageait une quelconque rencontre entre ces deux écrivains. Ils ont cependant en commun la poétique de la Nuit, espace d’expression thématique qui structure ce travail. Blanchot et Senghor sont distants à l’égard des modes traditionnels de la Raison. L’un a écrit des fictions fragmentaires, des récits marqués par des apophtegmes ainsi que des textes critiques iconoclastes. L’autre a jeté un soupçon radical sur la Raison discursive et la pensée géométrique. La Nuit est le lieu de ces renversements herméneutiques. A partir d’une approche ouverte, la thèse procède à la réévaluation des outils classiques de lisibilité des textes littéraires, en tentant de répondre à trois questions cardinales : Pourquoi et Comment la Nuit chez Blanchot et Senghor ? Quelles sont donc les discontinuités qui s’étendent dans cette région obscure et étrange ? Mais encore, Comment surmonter l’absence d’échanges effectifs, pour approcher le débat ainsi manqué chez ces deux auteurs ? Telles sont les apories principales qui gouvernent cette recherche. Pour s’y risquer, une poétique transversale est convoquée : les Psychanalyses littéraires, pour saisir les frustrations initiales qui se métamorphosent dans le Jour et fondent le texte dans la Nuit. La Mythocritique et son dispositif triangulaire, pour observer les rapports entre le héros mythique, le personnage romanesque (ou poétique) et l’écrivain. Et enfin, la Déconstruction, pour suivre le réceptacle théorique qui est le point de condensation de ces dissymétries. La Nuit apparaît alors comme une opération de démantèlement des institutions du Savoir, qui étire la parole littéraire jusqu’à l’abolition radicale des différences : inaccessibilité de l’Altérité chez Blanchot, hétérogénéité du rythme intuitif, l’Autre de la raison chez Senghor. / "Comparison is not reason." Pamphlet made famous by Rene Etiemble in 1963, which today, has aplace in all attempts of poetry comparison. This thesis tries to go beyond the theoretical limitation without losing sight of the relevance and pertinence that it is supposed by.Maurice Blanchot and Léopold Sédar Senghor. Two authors that differ in every respect. The first, influenced by European culture in order to produce a piece of work marked by heuristic difference, infinite boredom, and an endless discretion of a topic that will eventually disappear. The Second, an African academic that wrote collections of poems and essays on Socialism and the Negro-African Aesthetics. Nothing boded any meeting between these two writers. They have in common the poetics of the Night, a thematic expression that structures this work. Blanchot and Senghor are far from the traditional modes of reason. One wrote fragments of fiction and narratives marked by sayings and iconoclastic critical texts. The other had cast suspicion on radical discursive reason and geometric thinking. Night is the place of these hermeneutic reversals . From an open approach, the thesis is re-evaluating the standard tools of readable literary texts, trying to answer three cardinal questions: Why and how do Blanchot and Senghor use night in their work ? What are the discontinuities that lie in this strange and dark region? Moreover, How to overcome the absence of effective exchanges, in order to approach the missing debates within in the works of these two authors? These are the main aspects that govern this research. To take the risk, a poetry section is called : the litery psychoanalysis, to capture the initial frustrations that are transformed in the day and melt the text in the night. The Mythocritique and its triangular form of analysis is used in order to observe the relationship between the mythical hero, the fictional (or poetic character) and the writer. Finally, Deconstruction is used, to monitor the theoretic receptacle which serves as the point of condensation of these asymmetries. Night appears as an operation to dismantle the institutions of knowledge, whilst stretching the literary language until the radical abolition of differences: inaccessibility of Otherness in Blanchot, intuitive rhythm heterogeneity, the other of reason in Senghor.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2010PA040020 |
Date | 05 June 2010 |
Creators | Bibang Bi-Nguema, Claver |
Contributors | Paris 4, Jarrety, Michel |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | English |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.0019 seconds