L’histoire de la sexualité dont il est question ici commence donc au tournant du siècle. Les écrits sur la sexualité se multiplient et si tous n’ont pas le succès de l’ouvrage du médecin vaudois Auguste Forel (1848 – 1931), en 1905, ils témoignent de l’intérêt du public pour ces questions. Cette période marque donc le début d’une véritable clinique de la sexualité, qui, si elle demeure cantonnée à des consultations privées, n’en pose pas moins les bases de ce qui va devenir une discipline enseignée à l’université à la fin des années 1960.Dans les premières décennies du siècle, les théories analytiques marquent profondément le champ des sciences du psychisme en Suisse. Outre les apports théoriques des doctrines freudiennes, on voit émerger un véritable front d’action en faveur de l’hygiène mentale agrégé au mouvement pour l’hygiène sociale et morale qui ne tarde pas à s’intéresser aux couples hétérosexuels. Mais les écarts à la norme ne sont pas pour autant délaissés et de nombreux travaux consacrés aux paraphilies contribuent dès les années 1940 à l’édification d’un dispositif médico-légal d’encadrement des « déviant.e.s ».À partir de année 1950, la sexologie gagne progressivement les institutions académiques. Cette évolution doit se comprendre à l’aune des dynamiques sociales et politiques qui caractérisent les années 1960. Alors que les luttes en faveur du droit à l’avortement et à la contraception donnent une résonance importante aux questions sexuelles, on observe une relative libération des mœurs. Il s’agit saisir les étapes de cette institutionnalisation en nous intéressant non seulement aux contenus scientifiques proposés mais aussi à leurs portées politiques. Le développement de la sexologie et son intégration au système de santé ne sauraient s’envisager indépendamment de l’agenda politique des autorités en matière de famille, de natalité ou de criminalité, pour ne prendre que quelques exemples. / The history of sexuality presented here starts at the end of the 19th century when the number of medical books on sexuality increases. In French speaking Switzerland, Auguste Forel is already a well-known psychiatrist when he is publishing The sexual question. During this period there are not only books, which are published, but also numerous private clinics are treating ordinary sexual disorders.During the first decade of the 20th century psychoanalysis and others sciences of the psyche have a great influence on the knowledge of sexuality. In the same time many reformers are spreading a program of Social Hygiene among the population but also among the sanitary authorities. This program includes a struggle for the defence of the family, which seems to them threated by many dangers – including divorce. In this context the sexual pleasure becomes central. An important part of the sexologists are focusing on the heterosexual couple. But this must not hide that some people remain in the margin because of their “abnormal sexuality”. Far from ignore them, the medical science take an active part in the politics of regulation and normalisation of sexuality.During this century, the specialists of sexuality participate in many debates on social and political issues related to their field. This process includes a kind of specialisation and at the end of the sixties sexuality becomes an area of studies in the universities of Lausanne and Geneva.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017TOU20052 |
Date | 28 June 2017 |
Creators | Garibian, Taline |
Contributors | Toulouse 2, Université de Lausanne, Chaperon, Sylvie, Barras, Vincent |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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