Le présent ouvrage interroge à la source le concept de pli. Il le fait en prenant pour objet d‟étude l‟inséparabilité de l‟activité de peindre et du milieu peinture en lequel celle-ci s‟exerce. Le texte revient constamment sur ce même objet et fait basculer la compréhension que l‟on pourrait avoir du concept de pli de l‟intériorité vers le dehors, mieux, vers l‟intériorité du dehors. L‟oeuvre d‟art étant à la fois un être-tenu et un être-dehors, epoché et rythme, celle-ci s‟avère être alors l‟un des derniers lieux, sinon le dernier où demeure agissant cette inséparabilité que rend manifeste ma pratique de création losqu‟opèrent en elle les concepts d‟origine, de souci et de liberté. L‟intitulé Le geste et la forme cerne donc l‟ensemble de la problématique éthique au fondement de ces études au doctorat. Il le cerne en ce sens que, me tenant devant l‟étant en totalité, par-delà le fait qu‟avec chaque geste posé il s‟agit de tenir la promesse des gestes précédents pour les suivants, de sorte que puisse s‟y maintenir, avec chaque pas gagné, la possibilité de former une forme non donnée à l‟avance, il y va qu‟en cette forme s‟ouvre et s‟y maintienne, comme forme de vie, cette sensibilité à l‟absence d‟objet qui nous distingue de tout autre être vivant. Questionnée par le sens, s‟affirme ici, pour toute pratique de création quelle qu‟elle soit, l‟importance de la pensée phénoménologique, et plus particulièrement celle, herméneutique, de Heidegger, pour mettre des mots sur ce que ma pratique m‟offre lors des moments d‟attente et de surprise à titre d‟expériences que nous avons et qui nous ont, contrairement à celles que nous faisons et qui décident hors de nous. Le sol de l‟art étant ainsi l‟être et non la conscience, l‟espace de l‟art est le suspens d‟un monde tout fait pour nous. En lui s‟installe d‟un coup en l‟oeuvre d‟art la prégnance du sens dans le sensible, là où sens et sensibilité ne sont l‟un pour l‟autre que la différence d‟un identique. „„Le geste se fait forme‟‟résume mon travail dans le non-lieu de la création en quelque sorte. Ce moment relève de l‟attente. „„La forme se fait geste‟‟ révèle notre être-au-monde. Ce moment relève de la surprise, de l‟amplitude d‟un échange des regards que sous-tend l‟image d‟appel, là où, en elle, la transcendance prend son appel à elle-même.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/38273 |
Date | 05 April 2024 |
Creators | Riverin, André |
Contributors | Narbonne, Jean-Marc, Jean, Marcel |
Source Sets | Université Laval |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | thèse de doctorat, COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat |
Format | 1 ressource en ligne (ix, 585 pages), application/pdf |
Rights | http://purl.org/coar/access_right/c_abf2 |
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