La pratique de simulations militaires ne cesse de croître en popularité au sein de la population civile québécoise, et nous en savons jusqu’à maintenant très peu sur ces activités marginales et sur le risque que peuvent poser de tels entraînements. En considérant divers processus d’apprentissage, nous nous intéressons aux simulations militaires pour mieux comprendre la façon dont ces apprentissages peuvent mener à la création d’un capital préjudiciable pouvant expliquer un passage à des actes de violence extrême. Nous proposons et appuyons empiriquement une approche sociocriminologique visant à mieux comprendre ce qu’on appelle la radicalisation violente, en avançant que tout comportement délinquant doit être appris, au même titre que n’importe quel autre comportement, ce qui suggère inévitablement qu’une certaine compétence est nécessaire pour exécuter un acte délinquant. Ainsi, nous posons la question de recherche suivante : comment pourrions-nous mieux comprendre le processus menant à la commission d’un acte de violence extrême en nous intéressant aux apprentissages découlant de simulations militaires et menant au développement d’un capital préjudiciable? En utilisant une méthodologie mixte comprenant des observations, des questionnaires et des entretiens, nous faisons ressortir que l’étude de la radicalisation dans une perspective uniquement idéologique est insuffisante pour dresser un portrait complet de ce phénomène complexe. Même si nos résultats démontrent que, dans les communautés que nous avons étudiées, de nombreux affects positifs amènent les participants à adopter des comportements prosociaux, nous établissons aussi qu’ils développent un capital préjudiciable. Ces affects positifs se présentent sous différentes formes de contrôle social informel issues des normes sociales dominantes, de la pluralité des acteurs et des personnalités influentes du milieu. Quant au capital préjudiciable, il provient premièrement d’apprentissages de techniques de combat avancées pouvant faciliter la commission d’actes de violence extrême. Les participants apprennent notamment le maniement tactique d’armes à feu et d’autres engins explosifs improvisés. De plus, nous soutenons que ces activités peuvent avoir un impact sur leur jugement moral, puisqu’elles présentent plusieurs formes de banalisations pour des pratiques liées à la commission d’un acte violent. Parmi celles-ci, nous soulignons que l’activité consiste à pointer et tirer quelqu’un avec une arme de manière répétitive, alors que les participants rationalisent ces actions en utilisant un vocabulaire qui ne décrit pas concrètement les gestes violents qu’ils commettent. / Civilian military simulations are gaining more and more popularity within the Province of Quebec, and we know very little about what constitutes this marginal activity and the risk that can account from this type of training. Considering different learning processes, we suggest to look at military simulations to see how the learning of detrimental capital can explain how an individual or a group are achieving acts of extreme violence. We propose and empirically support a socio-criminological approach for a better understanding of extreme violence radicalization, and we think that delinquent behavior must be learned, as any other behavior, which inevitably suggests some competency to achieve it. Thus, we ask the following research question: through exploring the acquisition of detrimental capital in civilian military simulations, how can we better understand the process leading to the commission of an act of extreme violence? Using a mixed method of ethnographic observations, surveys and interviews, we highlight how the study of the processes of radicalization in a single ideological perspective is insufficient for having a complete picture of the phenomenon. Even if we are demonstrating that within the observed communities, lots of positive affect are influencing participants toward unfavorable definitions for delinquent behaviors, we are also showing that they acquire detrimental capital. These positive affects come in different forms of informal social control from dominant social norms, plurality of actors and internal influential personalities. Regarding
detrimental capital, it originates from the learning of advanced combat techniques that are often used for the commission of extreme violence. Among them, participants learn particular tactical handling of firearms and other improvised explosive devices. In addition, we figure that these activities may have an impact on their moral judgment, since they offer several forms of banalization of practices related to the commission of such acts. Of these, we emphasize that the activity consists in aiming and shooting at someone repeatedly with a gun, whereas participants rationalize these actions using terms that do not directly describe their violent actions.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/12548 |
Date | 04 1900 |
Creators | Bérubé, Maxime |
Contributors | Tanner, Samuel |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Thèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation |
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