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Éducation non / post-primaire en contexte humanitaire : Le cas de jeunes Maliens réfugiés au Niger.

Depuis les années 1960, le Mali a été secoué par plusieurs rébellions touarègues : de
1962 à 1964, puis de 1990 à 1996, en 2006, de 2007 à 2009 et enfin en 2012. Cette dernière
crise a entraîné la fuite de plus de 50.000 personnes au Niger. Dans ce contexte humanitaire,
la formation (au-delà du primaire) offre aux jeunes réfugiés un sentiment de retour à la
normale et les aide à construire un meilleur avenir. Cette recherche s’intéresse aux retombées
de cette formation post-primaire pour des réfugiés maliens vivant dans le camp de Mangaizé
et ceux qui se sont déplacés à Niamey, capitale du Niger pour une formation universitaire /
tertiaire.
Nous avons procédé à une étude de cas exploratoire pour mettre en exergue les
retombées des compétences acquises selon le contexte, rural ou urbain (réfugiés vivant dans le
camp ou en ville). Nous avons également présenté les perspectives des acteurs humanitaires
chargés de l’éducation des réfugiés face à la réduction des financements pour la crise
malienne
Notre recherche s’appuie principalement sur la notion de compétence(s) qui continue
de jouer de multiples rôles dans la proposition de politiques et réformes éducatives. En plus
de la multiplicité de ses définitions, elle revêt une importance particulière en situation
humanitaire. Nous nous appuyons aussi sur la théorie de l’apprentissage transformateur qui
résulte d'un "dilemme désorientant" déclenché par un changement, une crise ou transition
majeure dans une vie. La théorie de l’intersectionnalité, paradigme présentant une
« simultanéité des oppressions » nous a également aidé à analyser nos données et à
comprendre la superposition des défis liés aux positions sociales qu’occupent ces populations
(pas seulement les femmes) en fonction de leur genre, origine ethnique, et/ou caste et statut
socioéconomique.
Les résultats de l’analyse de données indiquent que le déplacement s’est transformé en
opportunité pour une grande partie de cette population qui a pu bénéficier de programmes
d’éducation, ce qui n’aurait pas été possible si la crise n’avait pas eu lieu et qu’ils étaient
restés dans leur village d'origine au Mali. Outre l’aspect économique, ces formations ont
également une grande valeur pour l’estime de soi des réfugiés, leur confiance en l’avenir et en
eux-mêmes : l’autonomisation est d’abord mentale et psychologique avant de devenir
financière. Cependant, une intersectionnalité des inégalités sociales liées au genre, la classe
sociale, l’ethnicité, l’âge et le niveau de scolarisation persiste, incontestablement chez les
femmes mais aussi chez les hommes (surtout du camp). Pour les acteurs humanitaires chargés
de l’éducation des réfugiés, le défi majeur reste la réduction drastique des financements et la
difficulté de mettre en œuvre le nexus humanitaire-développement, soit une réponse alliant les
deux types d’aide pour les populations vulnérables.

Identiferoai:union.ndltd.org:uottawa.ca/oai:ruor.uottawa.ca:10393/43240
Date03 February 2022
CreatorsFall, Mariama Mary
ContributorsMaclure, Richard
PublisherUniversité d'Ottawa / University of Ottawa
Source SetsUniversité d’Ottawa
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeThesis
Formatapplication/pdf
RightsAttribution-NonCommercial-NoDerivatives 4.0 International, http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/

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