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Espacer l'organisation : trajectoires d'un projet de diffusion de la science et de la technologie au Chili

Comprendre le mode d’existence de l’organisation est certainement l’un des plus grands défis que se sont donnés les chercheurs qui s’intéressent à ce domaine d’étude. La littérature nous présente ainsi plusieurs images, métaphores et perspectives qui, combinées, dressent un portrait hybride de ce type de collectif. Je propose, dans cette thèse, de reconnaître et exploiter ce caractère hybride de l’organisation en partant d’une réflexion centrée sur l'espace. En m’inspirant particulièrement des travaux de la géographe Doreen Massey (1999, 2005), le concept d'espace auquel je souscris est celui d’un espace ouvert et dynamique (qui incorpore le temps), basé sur une relationalité matérielle et hétérogène, supposant des acteurs humains et non humains en interaction. L'espace peut donc être compris comme la coexistence d’ontologies hétérogènes, ce que Massey (2005) nomme une coexistence de trajectoires comme stories-so-far. Il s’agit ici d’une vision performative de l’espace organisationnel qui est constitué dans la relation de trajectoires distinctes qui coexistent, se rencontrent, s’affectent, entrent en conflit ou coopèrent (Massey, 1999). Je postule que pour assurer une certaine continuité et cohérence dans la coexistence de trajectoires hétérogènes, un travail d’alignement et d’ordonnancement est mis à l’oeuvre, et ce, par le suivi d’une trajectoire principale — ce que je nomme une trajectoire scriptée. Suivre cette trajectoire permet ainsi à l’organisation de s’étendre, de se rendre présente dans le temps et dans l’espace, sans pour autant perdre son identité : to be here and there at the same time, now and then at the same place. À partir de cette définition de l’espace, je propose d’« espacer l’organisation », et plus particulièrement d’« espacer » Explora, un programme d’éducation non formelle du gouvernement du Chili visant la diffusion et la valorisation de la science et de la technologie. Cette proposition est double : elle renvoie aux pratiques d’espacements — des pratiques hybrides, collectives et situées — des agents organisationnels (dans ce cas, aux pratiques des agents d’Explora impliqués dans l’organisation d’un projet, celui de la Semaine de la science 2006),mais aussi à une pratique de recherche. « Espacer l’organisation » veut donc dire déployer ces espaces pleins, déplier l’organisation, accroître la série des simultanéités-successions pour ainsi créer plus d’espace-temps. / To understand the organization’s mode of being is certainly one of the most important challenges faced by researchers who are interested in this field of study. The literature presents several images, metaphors and perspectives which, combined, draw up a hybrid portrait of this type of collective. In this dissertation, I propose to recognize and exploit this hybrid character by starting from a reflection on space. Inspired especially by the work of the geographer Doreen Massey (1999, 2005), the concept of space to which I subscribe is that of an open and dynamic space (which incorporates time), based on a material and heterogeneous relationality, which supposes human and nonhuman actors in interaction. Space can thus be understood as the coexistence of heterogeneous ontologies, what Massey (2005) calls a “coexistence of trajectories as stories-so-far”. It is then a performative vision of organizational space which is constructed through the relation of distinct trajectories that coexist, meet, affect each other, enter in conflict or cooperate (Massey, 1999). I argue that to guarantee a certain form of continuity and coherence in the coexistence of heterogeneous trajectories, a work of alignment and ordering is put at work, and this, by the following-up of a main trajectory — what I call a scripted trajectory. By following this trajectory the organization can then extend itself, making itself present in time and space, without loosing its identity: it can be “here and there at the same time, now and then at the same place.” Starting from this definition of space, I propose to “space the organization,” and more specifically to “space” Explora, a non formal educational program of the Chilean government, which aims to diffuse and promote science and technology. Spacing an organization implies a double proposal: it refers to the spacing practices — hybrid, collective and situated practices — enacted by organizational agents (in this case, Explora’s agents implicated in the organization of a project, that of the Science week 2006), but also to a research practice. “Spacing the organization” consists of deploying these full spaces, unfolding the organization, and increasing the series of simultaneities-successions in order to create more space-time.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/3510
Date08 1900
CreatorsVásquez Donoso, Consuelo
ContributorsCooren, François
Source SetsUniversité de Montréal
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeThèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation

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