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La rationalisation du travail intellectuel : ethnographie de l'activité de conception industrielle / The rationalization of the intellectual work : ethnography of the industrial design activityPetit, Sébastien 27 September 2016 (has links)
La production industrielle a favorisé l’émergence d’une catégorie de salariés détachés de la fabrication et ayant le monopole du travail intellectuel. Le travail des concepteurs, regroupés dans des bureaux d’études, n’a cependant jamais cessé d’être rationalisé, reproduisant en son sein une logique de séparation entre préparation et exécution du travail. Du bureau d’études tayloro-fordiste à l’organisation par projet, une division du travail s’est successivement recomposée, distinguant d’abord les ingénieurs et les techniciens puis les ingénieurs entre eux. Au-delà de la complexification des produits, des procédés et des outils techniques, les transformations de l’organisation du travail de conception ont eu pour effet d’intensifier la productivité du travail en bureau d’études et de séparer les populations d’ingénieurs et de techniciens de leur propre métier, celui de concepteur.Cette configuration produit une ingénierie du travail de conception par laquelle les concepteurs ne réalisent plus un travail de conception mais une activité technico-gestionnaire parcellaire dans le processus de conception. L’enjeu actuel de la rationalisation du travail intellectuel dans les activités de conception est de transformer les bureaux d’études de manière à légitimer un procès de conception sans concepteurs. Il s’agit de recomposer une population de conception pour laquelle la gestion par projet, la réalisation de tâches fragmentaires, les normes et pratiques managériales et l’implication dans des collectifs de travail flexibles apparaissent comme naturels et participent de la nouvelle professionnalité des concepteurs industriels. Cela conduit à une perte de maîtrise des travailleurs intellectuels tant sur l’organisation du travail, sur les procédés de travail que sur les finalités de leur activité. / The industrial production led the emergence of a category of workers separated from the manufacturing and having the monopoly of the intellectual work. The work of the designers, grouped in design offices, was always rationalized, reproducing within it a logic of separation between preparation and execution of the work. Of the taylorist design offices to the project-based organization, a division of labor successively recomposed, distinguishing at first the engineers and the technicians then the engineers between them. Beyond the complexity of products, process and technical development, the transformations of the organization of the design work increase the productivity of the work in design offices and moving away engineers and technicians with their profession of designer.This configuration produces an engineering of the design work: the designers realize no more design, it is a technical and managerial fragmentary work. The rationalization of the intellectual work in the design activities transforms design offices to legitimize a design process without designers. It is a matter of reconstituting a population of designers for who the project-based organization, the realization of fragmentary tasks, the standards and managerial practices and the implication in a flexible teamwork are the mains features of the industrial designers professionality. This situation causes a loss of command among the intellectual workers about the organization of the activity, the working processes and the purposes of their activity.
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Mettre en forme le travail artistique : les ressources de l’incertitude dans l’accueil en résidence d’artistes plasticiens / Shaping artistic work : uncertainty as a resource in artist in residence programsLe Falher, Olivier 25 January 2010 (has links)
Depuis une trentaine d’années, les artistes plasticiens ont eu à se familiariser avec une panoplie de dispositifs de soutien public qui s’inscrivent en amont des œuvres, dans le processus même de création. Or ces formes d’intervention supposent une planification des ressources, des délais et des résultats à atteindre qui entre en contradiction avec la spécificité du travail artistique, faiblement prévisible dans son cours et son issue. Le soutien public du travail artistique peut-il se concilier avec une telle incertitude ? La thèse donne une réponse positive à cette question, en s’appuyant sur l’accueil en résidence d’artistes plasticiens en France, forme emblématique de socialisation du temps et de l’espace de travail des artistes. Ce terrain permet d’étudier le travail artistique à partir des ensembles de documents qui le mettent en forme et l’instituent. En mobilisant les sciences de l’information et de la communication, l’analyse compare ainsi, en première partie, deux discours sur les résidences énoncés par l’Etat, puis en deuxième partie, les textes d’un échantillon d’appels à candidature destinés aux artistes. Dans les deux cas, la recherche fait apparaître une tension entre des conceptions divergentes du travail artistique, selon que l’artiste est consacré dans une pure posture d’expérimentation et de recherche, ou qu’il s’inscrit dans une relation d’échange finalisée, plus proche de la commande ou de l’animation. L’analyse se prolonge en troisième partie en se focalisant sur les résidences d’artistes plasticiens à Marseille. A travers l’étude des chaînes de « médiations de production », depuis la sélection des artistes jusqu’à l’exposition de leurs œuvres en passant par les commentaires sur leurs projets, l’indétermination du travail artistique apparaît comme une ressource pour les responsables des structures, qui peuvent ainsi faire valoir leur expertise dans l’intervalle qui sépare les prémisses d’une oeuvre de sa version définitive. Croisant l’analyse de discours, l’observation participante et les entretiens, la recherche propose finalement d’envisager l’incertitude comme une composante conventionnelle, à la fois routinière et prévisible, du soutien public du travail artistique / During the last thirty years, visual artists have had to familiarize themselves with a wide range of public support devices that operate long before the art works are completed and that are part of the creation process itself. This kind of partnership requires advance planning of the resources, the duration and the goals to be achieved, all of which seem in contradiction with the specificity of an artist’s work, where both the process and the final result are never entirely predictable. Can public support policies for artistic creation fit into this kind of uncertainty ? I answer this question positively, basing myself on a study of Artist in Residence programs for visual artists in France. Such programs are a typical means of socializing both the time and the space of an artist’s work. Thus I examine the artistic work by studying the documents which both shape and institutionalize it. Through the Communication Sciences, I first compare two official texts on Artist in Residence programs, and secondly I examine a corpus of calls for applications sent out to visual artists. In both cases I highlight the tension between two contrasting visions of artistic work. Either the artist is recognized for his experimentation and his research alone, or he is engaged for a commissioned work within a well-defined cultural program. In the third part of this study, I look at the Artist in Residence programs for visual artists in the city of Marseille. I examine the different mediations along the chain of artistic production, from the selection of the artist through to the exhibiting of the finished work(s), and including the commentaries around the project. We see that the uncertainty surrounding the artistic creation appears, in fact, to be a means for those in charge of these programs to share their expertise (and actively participate) within the period of time that separates the beginning of an art work from its finished version. This thesis, by associating the discourse analysis and the qualitative methods (observations and interviews), posits that the uncertainty discussed above is, in fact, a conventional, predictable and routine dimension of public support for artistic creation
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Espacer l'organisation : trajectoires d'un projet de diffusion de la science et de la technologie au ChiliVásquez Donoso, Consuelo 08 1900 (has links)
Comprendre le mode d’existence de l’organisation est certainement l’un des plus grands défis que se sont donnés les chercheurs qui s’intéressent à ce domaine d’étude. La littérature nous présente ainsi plusieurs images, métaphores et perspectives qui, combinées, dressent un portrait hybride de ce type de collectif. Je propose, dans cette thèse, de reconnaître et exploiter ce caractère hybride de l’organisation en partant d’une réflexion centrée sur l'espace. En m’inspirant particulièrement des travaux de la géographe Doreen Massey (1999, 2005), le concept d'espace auquel je souscris est celui d’un espace ouvert et dynamique (qui incorpore le temps), basé sur une relationalité matérielle et hétérogène, supposant des acteurs humains et non humains en interaction. L'espace peut donc être compris comme la coexistence d’ontologies hétérogènes, ce que Massey (2005) nomme une coexistence de trajectoires comme stories-so-far. Il s’agit ici d’une vision performative de l’espace organisationnel qui est constitué dans la relation de trajectoires distinctes qui coexistent, se rencontrent, s’affectent, entrent en conflit ou coopèrent (Massey, 1999). Je postule que pour assurer une certaine continuité et cohérence dans la coexistence de trajectoires hétérogènes, un travail d’alignement et d’ordonnancement est mis à l’oeuvre, et ce, par le suivi d’une trajectoire principale — ce que je nomme une trajectoire scriptée. Suivre cette trajectoire permet ainsi à l’organisation de s’étendre, de se rendre présente dans le temps et dans l’espace, sans pour autant perdre son identité : to be here and there at the same time, now and then at the same place. À partir de cette définition de l’espace, je propose d’« espacer l’organisation », et plus particulièrement d’« espacer » Explora, un programme d’éducation non formelle du gouvernement du Chili visant la diffusion et la valorisation de la science et de la technologie. Cette proposition est double : elle renvoie aux pratiques d’espacements — des pratiques hybrides, collectives et situées — des agents organisationnels (dans ce cas, aux pratiques des agents d’Explora impliqués dans l’organisation d’un projet, celui de la Semaine de la science 2006),mais aussi à une pratique de recherche. « Espacer l’organisation » veut donc dire déployer ces espaces pleins, déplier l’organisation, accroître la série des simultanéités-successions pour ainsi créer plus d’espace-temps. / To understand the organization’s mode of being is certainly one of the most important challenges faced by researchers who are interested in this field of study. The literature presents several images, metaphors and perspectives which, combined, draw up a hybrid portrait of this type of collective. In this dissertation, I propose to recognize and exploit this hybrid character by starting from a reflection on space. Inspired especially by the work of the geographer Doreen Massey (1999, 2005), the concept of space to which I subscribe is that of an open and dynamic space (which incorporates time), based on a material and heterogeneous relationality, which supposes human and nonhuman actors in interaction. Space can thus be understood as the coexistence of heterogeneous ontologies, what Massey (2005) calls a “coexistence of trajectories as stories-so-far”. It is then a performative vision of organizational space which is constructed through the relation of distinct trajectories that coexist, meet, affect each other, enter in conflict or cooperate (Massey, 1999). I argue that to guarantee a certain form of continuity and coherence in the coexistence of heterogeneous trajectories, a work of alignment and ordering is put at work, and this, by the following-up of a main trajectory — what I call a scripted trajectory. By following this trajectory the organization can then extend itself, making itself present in time and space, without loosing its identity: it can be “here and there at the same time, now and then at the same place.” Starting from this definition of space, I propose to “space the organization,” and more specifically to “space” Explora, a non formal educational program of the Chilean government, which aims to diffuse and promote science and technology. Spacing an organization implies a double proposal: it refers to the spacing practices — hybrid, collective and situated practices — enacted by organizational agents (in this case, Explora’s agents implicated in the organization of a project, that of the Science week 2006), but also to a research practice. “Spacing the organization” consists of deploying these full spaces, unfolding the organization, and increasing the series of simultaneities-successions in order to create more space-time.
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Espacer l'organisation : trajectoires d'un projet de diffusion de la science et de la technologie au ChiliVásquez Donoso, Consuelo 08 1900 (has links)
Comprendre le mode d’existence de l’organisation est certainement l’un des plus grands défis que se sont donnés les chercheurs qui s’intéressent à ce domaine d’étude. La littérature nous présente ainsi plusieurs images, métaphores et perspectives qui, combinées, dressent un portrait hybride de ce type de collectif. Je propose, dans cette thèse, de reconnaître et exploiter ce caractère hybride de l’organisation en partant d’une réflexion centrée sur l'espace. En m’inspirant particulièrement des travaux de la géographe Doreen Massey (1999, 2005), le concept d'espace auquel je souscris est celui d’un espace ouvert et dynamique (qui incorpore le temps), basé sur une relationalité matérielle et hétérogène, supposant des acteurs humains et non humains en interaction. L'espace peut donc être compris comme la coexistence d’ontologies hétérogènes, ce que Massey (2005) nomme une coexistence de trajectoires comme stories-so-far. Il s’agit ici d’une vision performative de l’espace organisationnel qui est constitué dans la relation de trajectoires distinctes qui coexistent, se rencontrent, s’affectent, entrent en conflit ou coopèrent (Massey, 1999). Je postule que pour assurer une certaine continuité et cohérence dans la coexistence de trajectoires hétérogènes, un travail d’alignement et d’ordonnancement est mis à l’oeuvre, et ce, par le suivi d’une trajectoire principale — ce que je nomme une trajectoire scriptée. Suivre cette trajectoire permet ainsi à l’organisation de s’étendre, de se rendre présente dans le temps et dans l’espace, sans pour autant perdre son identité : to be here and there at the same time, now and then at the same place. À partir de cette définition de l’espace, je propose d’« espacer l’organisation », et plus particulièrement d’« espacer » Explora, un programme d’éducation non formelle du gouvernement du Chili visant la diffusion et la valorisation de la science et de la technologie. Cette proposition est double : elle renvoie aux pratiques d’espacements — des pratiques hybrides, collectives et situées — des agents organisationnels (dans ce cas, aux pratiques des agents d’Explora impliqués dans l’organisation d’un projet, celui de la Semaine de la science 2006),mais aussi à une pratique de recherche. « Espacer l’organisation » veut donc dire déployer ces espaces pleins, déplier l’organisation, accroître la série des simultanéités-successions pour ainsi créer plus d’espace-temps. / To understand the organization’s mode of being is certainly one of the most important challenges faced by researchers who are interested in this field of study. The literature presents several images, metaphors and perspectives which, combined, draw up a hybrid portrait of this type of collective. In this dissertation, I propose to recognize and exploit this hybrid character by starting from a reflection on space. Inspired especially by the work of the geographer Doreen Massey (1999, 2005), the concept of space to which I subscribe is that of an open and dynamic space (which incorporates time), based on a material and heterogeneous relationality, which supposes human and nonhuman actors in interaction. Space can thus be understood as the coexistence of heterogeneous ontologies, what Massey (2005) calls a “coexistence of trajectories as stories-so-far”. It is then a performative vision of organizational space which is constructed through the relation of distinct trajectories that coexist, meet, affect each other, enter in conflict or cooperate (Massey, 1999). I argue that to guarantee a certain form of continuity and coherence in the coexistence of heterogeneous trajectories, a work of alignment and ordering is put at work, and this, by the following-up of a main trajectory — what I call a scripted trajectory. By following this trajectory the organization can then extend itself, making itself present in time and space, without loosing its identity: it can be “here and there at the same time, now and then at the same place.” Starting from this definition of space, I propose to “space the organization,” and more specifically to “space” Explora, a non formal educational program of the Chilean government, which aims to diffuse and promote science and technology. Spacing an organization implies a double proposal: it refers to the spacing practices — hybrid, collective and situated practices — enacted by organizational agents (in this case, Explora’s agents implicated in the organization of a project, that of the Science week 2006), but also to a research practice. “Spacing the organization” consists of deploying these full spaces, unfolding the organization, and increasing the series of simultaneities-successions in order to create more space-time.
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