Consacrée à l’étude de rapports sociaux qui se nouent autour de la chasse, cette thèse se veut une contribution à une sociologie des modes de vie qui, prenant en charge l’inscription spatiale du social, permet de donner concrètement à voir la dimension relationnelle de la construction des classes sociales. La constitution des mondes de la chasse à l’échelle nationale est d’abord retracée et mise en perspective aux plans historique et socio-démographique. L’attention est en particulier orientée vers les transformations des conditions de la chasse en lien avec les évolutions récentes des espaces ruraux et périurbains. Les deuxième et troisième parties de la thèse se fondent principalement sur l’analyse de matériaux recueillis, selon des méthodes de type ethnographique, sur deux espaces contrastés : le Germanois (Côte-d’Or) et les environs bellifontains (Seine-et-Marne). Sur chaque terrain, différents groupements cynégétiques ont été observés : sociétés communales de chasse, groupes de chasse à tir privés, équipages de chasse à courre. Les manières dont leurs adhérents, qui appartiennent à des classes et des fractions de classes diverses, embrassent les enjeux auxquels ils sont confrontés – au premier rang desquels la dégradation de l’image de la chasse et l’environnementalisation de sa pratique – sont restituées. L’analyse se resserre ensuite autour des modalités organisationnelles et des logiques d’investissement dans la chasse privilégiées par les représentants de certaines fractions de classes ; celles-ci permettent de rendre compte des significations de leur engagement et de les réinscrire dans les styles de vie qui sont les leurs. / This thesis, studying the social relationships linked to hunting, is contributing to a sociology of the lifestyles that shows how social relationships are linked to space, and how social classes are built through interactions. The first part recounts the constitution of the different hunting worlds on a national level, using historical and socio-demographical perspectives. Special attention is laid on the transformation of the conditions of hunting due to recent evolution of the rural and periurban spaces. The second and third parts are mainly based upon the analysis of data, which were collected using ethnographical methods on two contrasted spaces: the Germanois (Côte-d'Or) and around Bellifontain (Seine-et-Marne). On each field, different hunting groups have been observed: district (“commune”) shooting groups, private shooting groups, hunting with hounds crews. The members of these groups belong to different classes and fractions of these classes. This thesis studies the differentiated ways they cope with what is nowadays at stake in their activity, essentially the deterioration of the image of hunting and the “environmentalization” of their practices. The analysis focuses then on how some of them, representing different social classes and fractions of classes, organize and involve themselves into hunting. It allows to present the meanings of their commitment in keeping with their lifestyles.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2015IEPP0018 |
Date | 07 July 2015 |
Creators | Fradkine, Héloïse |
Contributors | Paris, Institut d'études politiques, Chenu, Alain, Coulangeon, Philippe |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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