Les politiques françaises de redistribution locale sont relativement méconnues et ne font pas l'objet de beaucoup de travaux. Elles représentent pourtant un enjeu important. Elles regroupent une multitude de prestations sociales qui s'adaptent aux configurations familiales et territoriales. Elles sont un outil flexible, largement utilisé par les collectivités locales et peuvent avoir des effets non négligeables notamment sur les ménages en situation précaire.Le caractère décentralisé des politiques de redistribution locale fait émerger deux problématiques correspondant aux deux aspects étudiés dans cette thèse. D'une part, nous interrogeons les choix politiques qui guident l'offre de transferts sociaux locaux. Nous inscrivons notre réflexion dans le cadre des théories sur les interactions stratégiques, qui avancent que les élus locaux adoptent des comportements stratégiques basés sur la comparaison et prennent leurs décisions en fonction des collectivités voisines. Partant du constat que de nombreux travaux, dans plusieurs pays font état de la présence d'interactions stratégiques dans la fixation des taux d'imposition, nous nous concentrons sur l'aspect dépenses sociales. Nous montrons leur présence dans des choix de transferts sociaux au niveau local. Nous observons en effet des phénomènes de mimétisme. Notre analyse montre également que, entre les deux origines de ce mécanisme souvent avancées, la comparaison politique et la mobilité, la seconde joue un rôle significatif. Les collectivités locales tendent à augmenter leur niveau de générosité avec la faible mobilité des individus.En second lieu, cette thèse s'intéresse aux conséquences de la décentralisation des transferts sociaux locaux sur la demande des différents types de ménages en faveur de redistribution. Nous étudions les choix des ménages en termes de mobilité résidentielle et de localisation en fonction de l'offre de biens et services publics locaux. Nous questionnons ainsi les phénomènes de sélection adverse liés aux choix politiques locaux. Les résultats mettent l'accent sur le fait que les ménages défavorisés sont peu mobiles et connaissent plus de trajectoires résidentielles descendantes. Nous montrons également que la générosité des villes joue un rôle significatif dans la localisation des ménages. / French policies of redistribution set at the local level are little known and have not been the topic of many works. Yet they represent a major challenge. They include a multitude of benefits that fit family configurations in different territories. They are a flexible tool, widely used by local governments and which may have a significant impact on poor households.The decentralized nature of local redistribution policies naturally raises two main questions corresponding to the two aspects studied in this thesis. First, we question the political choices that guide the provision of local social transfers. We base our analysis on the literature about strategic interactions which suggests that local policy-makers adopt strategic behavior relying on the comparison of surrounding governments. Numerous studies in many countries have reported the presence of strategic interactions in the setting of local tax rates. Those focusing on the spending side are less frequent. We show that strategic interactions also exist when deciding the level of social transfers at the local level. One can observe mimicry mecanisms. Our work shows that, between the two origins of this phenomenon that are usually put forward, yardstick comparison and mobility, the second plays a significant role. Local authorities tend to increase their level of generosity when the mobility levels of individuals are low.Second, the other consequence of the decentralization of local social transfers is related to the different types of households' demand for redistribution. We study the choices of households in terms of residential mobility and location associated with the supply of local public goods and services. We question the adverse selection phenomena related to local political choices. The results emphasize the fact that poor households are less mobile and experience more downward residential trajectories. We also show that the generosity of cities plays a significant role in the location of the households.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2016PESC0048 |
Date | 27 June 2016 |
Creators | Emond, Céline |
Contributors | Paris Est, L'Horty, Yannick |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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