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Quand l’endettement fait problème : variations et constantes de l’expérience d’endettement vécu comme étant problématique chez les jeunes adultes scolarisés à Montréal et à Santiago du Chili.

À partir de deux recherches de terrain, l’une réalisée à Montréal (Canada) et l’autre à Santiago (Chili), cette thèse cherche à comprendre l’expérience d’endettement vécu comme problématique par les jeunes adultes scolarisés. Le projet a été d’observer le lien entre l’expérience d’endettement, les représentations du problématique et le contexte sociogéographique et culturel où l’endettement prend place. Combinant une sociologie qualitative et des compléments de sociologie quantitative, l’étude décrit quand, comment et pourquoi l’expérience d’endettement devient vécu problématique et elle observe ensuite les variations de ce vécu en fonction du lieu (Montréal et Santiago).

Suivie d’une synthèse, la présentation des résultats débute par trois articles. Le premier, présente les résultats d’une enquête réalisée à Montréal et s’intéresse à ce qui rend l’endettement problématique aux yeux de jeunes adultes ayant fréquenté des associations coopératives d’économie familiale (ACEF) en raison de leur situation d’endettement. En ressort une dimension plus responsabilisante de l’individu et créatrice de détresse autoculpabilisante qui caractérise le vécu montréalais de l’endettement problématique : l’endetté s’y sent fautif. Les deuxième et troisième articles présentent les résultats d’une enquête réalisée à Santiago et s’intéressent à ce qui rend l’endettement problématique aux yeux de jeunes adultes débiteurs d’un système de financement universitaire chilien désigné comme « les prêts de la Corfo ». En ressort une dimension plus responsabilisante du pouvoir politique et surtout créatrice de colère sociale envers les structures de prêt : l’endetté s’y sent victime.

Deux contextes sociétaux différents produisent deux types d’expérience d’endettement différents. Les jeunes adultes de Montréal vivent l’endettement comme un problème lorsqu’ils ont intégré le discours de la responsabilité individuelle et de l’autonomie financière et qu’ils se sentent en échec face à ce modèle : ils ont l’impression de ne pas répondre au modèle économique promu par la société québécoise. Les jeunes adultes débiteurs de la Corfo vivent l’endettement comme un problème lorsqu’ils regardent la société chilienne comme étant incapable de tenir ses promesses de mobilité sociale par le diplôme. Ils ont fait ce qu’il faut pour devenir professionnels et jouir des avantages économiques attribués à ce statut, mais dans les faits, l’endettement contracté ne conduit à la situation convoitée et sert davantage les intérêts des prêteurs que les leurs. / Based on two case studies conducted in Montreal, Canada and Santiago, Chile, this thesis seeks to develop an understanding of the experience of debt as a resentful and problematic situation among educated young adults from both contexts. The aim is to analyze the link between both of their social experiences-the ones facing a problematic situation of debt and the social context in which this situation arises. Specifically, it firstly seeks to describe how, when, and why the experience of young adults in debt becomes a problem and secondly, it seeks to compare how this experience is constructed in the two contexts studied.

The empirical results are presented in three articles. The first one explored, through a qualitative study conducted with young adults in Montreal who frequented Family Economy Cooperative Associations (in French ACEF) because of their debt, the dimensions that make the debt become a problematic situation. The two elements that emerge from this analysis are the individualistic dimension and its great responsibility, which induces debt among young Montrealers. The second and third article deal with the case of young people in debt under the undergraduate loans system which are granted by the Corporation for the Promotion of Production (in Spanish Corfo).

The social context of debt emergency is producing two very different types of debt experience. In Montreal, the consequences of debt are limited in time and they are possible to overcome by young people who see themselves responsible for their situation. Conversely, in Santiago, young people are forced to repay their debts and in order to do so, they develop a series of adaptation strategies. The consequences of these strategies are irreversible and have a long-term effect. The extension of the power of submission to an abusive loan expands to a large network of people, which makes them face debt collectively. This thesis shows evidence on the differences in the discourse of debt and its implications between Santiago and Montreal. While in Montreal the discourse of failure (and its correlation with depressive states) causes passivity among young people, in Santiago, this situation causes anger. Young people in debt group together in associations to report a situation they consider an abuse.

Identiferoai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMU.1866/10558
Date03 1900
CreatorsPerez-Roa, Lorena
ContributorsLemay, Violaine, Lesemann, Frédéric
Source SetsLibrary and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeThèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation

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