Le traité De l’abstinence est écrit par Porphyre dans le but de convaincre son ami de revenir à la pratique du végétarisme, qu‟il a récemment abandonnée. Dans ce texte, l‟auteur présente une série d‟arguments anti-végétariens, qu‟il réfutera tout en défendant la pertinence de ce mode de vie pour le philosophe. Parmi les opposants, les stoïciens occupent une place importante, le troisième livre du traité leur étant presque entièrement consacré. En réfutant les arguments anti-végétariens des stoïciens, Porphyre développe ses positions avec un vocabulaire qu‟il leur emprunte. Ce faisant, il teinte son traité de l‟influence stoïcienne. Ce mémoire a pour objectif d‟analyser de quelle manière le dialogue entre Porphyre et les stoïciens influence l‟auteur du De abstinentia. L‟argument anti-végétarien attribué aux stoïciens consiste à dire qu‟il est impossible de demander à ce que les êtres humains épargnent la vie des animaux, puisque ceux-ci ne nous sont pas familiers (oikeion), du fait de leur absence de raison. Or, puisque dans la théorie stoïcienne la justice prend sa source dans les relations de familiarité qui lie les êtres rationnels entre eux, on ne peut considérer que la mise à mort des animaux dans le but de consommer leur chair est un acte injuste, voire impie, comme le soutient Porphyre. Les trois termes de ce débat feront chacun l‟objet d‟un chapitre : oikeiôsis, justice et logos. Ces trois notions permettront d‟approfondir la teneur du désaccord de Porphyre avec les stoïciens et de comprendre de quelle manière ce néoplatonicien se réapproprie le vocabulaire stoïcien pour le pousser à des conclusions qui sont conformes à sa métaphysique. On trouvera que derrière la question du végétarisme, c‟est le thème plus complexe du mode de vie qui anime le débat. / The treatise On Abstinence is written by Porphyry in order to convince his friend to return to the practice of vegetarianism, which he recently abandoned. In this text, a series of anti-vegetarian arguments are presented, which the author refutes while defending the relevance of this way of life for the philosopher. Among the opponents, the Stoics have an important place, the third book of the treaty being almost entirely devoted to them. Refuting the anti-vegetarian arguments of the Stoics, Porphyry develops his positions with a vocabulary borrowed to them. In doing so, he gives his treatise a Stoic flavour. This dissertation aims to analyze how the dialogue between Porphyry and the Stoics influences the author of the De abstinentia. The anti-vegetarian argument attributed to the Stoics says that it is impossible to ask of human to spare the life of animals, since they are not rational and, thus, not appropriate (oikeion) to us. Because, in the Stoic‟s theory, justice is rooted in the relations of appropriation between rational beings, we could not say that killing animals to eat their flesh is unjust, or impious, like Porphyry argues. One chapter will be dedicated to each of the terms of this debate: oikeiôsis, justice and reason. These three notions will allow us to further the analysis of the disagreement of Porphyry towards the Stoics and to understand how this neoplatonic philosopher uses the Stoics vocabulary to pursue his own metaphysical goals. We will find that behind the question of vegetarianism lies the more complex theme of the way of life.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/33305 |
Date | 29 January 2019 |
Creators | Gingras, Delphine |
Contributors | Collette, Bernard |
Source Sets | Université Laval |
Language | French |
Detected Language | English |
Type | mémoire de maîtrise, COAR1_1::Texte::Thèse::Mémoire de maîtrise |
Format | 1 ressource en ligne (viii, 178 pages), application/pdf |
Rights | http://purl.org/coar/access_right/c_abf2 |
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