Cette étude s’attache à analyser l’aspiration des théories architecturales contemporaines à l’idée d’« auto-définition » de l’œuvre architecturale à travers le débat philosophique qui oppose l’irreprésentable à la représentation dans l’art. Nous entendons, en nous appuyant sur la définition donnée par Jacques Rancière dans Le destin des images, par le terme générique d’« irreprésentable » un évènement ou une idée dont on dit que la singularité dépasse toute la représentation que peut fournir l’iconographie architecturale. Nous soutenons que l’idée d’« auto-définition » de l’architecture se présente sur le plan conceptuel comme une tentative de représentation de l’irreprésentable. La contradiction interne qu’un tel projet génère exige une technique supplémentaire qui transformerait cette contradiction en une affirmation d’exceptionnalité nouvelle de l’œuvre. Cette technique n’est pas une invention récente, son nom historique est le sublime.Notre travail montre que sous ses formes diverses le concept de sublime est impliqué dans les mutations de la discipline architecturale, de telle sorte que l’historicité du sublime pourrait être confondue avec celle de l’architecture ; ce non pas du point de vue de l’iconographie, de l’évolution des styles et des formes architecturales, ni non plus comme une manière spécifique de voir l’architecture, mais précisément en termes de rapport particulier entre la forme et le contenu, entre une manière de faire et une manière de dire, ou plutôt selon une certaine condition de possibilité autorisant les opérations d’inclusion et d’exclusion des éléments théoriques hétérogènes au sein du discours architectural. / Through the philosophical debate opposing the unrepresentable to representation in art, this study analyzes contemporary architectural theories' aspiration towards the idea of "self-definition" of the architectural work. The generic term “unrepresentable” (irreprésentable), following Jacques Rancière's definition in Le destin des images, here stands for an event or an idea whose singularity exceeds any representation provided by architectural iconography. We contend that the idea of "self-definition" of architecture is, from a conceptual standpoint, an attempt to represent the unrepresentable. The internal contradiction generated by such a project requires an additional technique transforming this contradiction into a new affirmation of the work's novelty. Such a technique is no recent invention: its historical name is the sublime.We show that in its various forms the concept of the sublime is involved in the architectural discipline's mutations, to the point that the historicity of the sublime can be identified with the historicity of architecture. Not so from the point of view of iconography, the evolution of styles and architectural forms, nor either as a specific way of seeing architecture; but precisely so in terms of a relationship between form and content, between a way of doing and a way of saying, or rather of a certain condition of possibility allowing operations of inclusion and exclusion of heterogeneous theoretical elements within the architectural discourse.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018LIL3H027 |
Date | 03 December 2018 |
Creators | Sevastyanov, Aleksey |
Contributors | Lille 3, Schmid, Holger |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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