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Art et imaginaire des lieux : valorisation symbolique 'site-specific' à Berlin / Art and the imaginary of places : 'site-specific' symbolic valorisation in Berlin

S'il est désormais acquis que les communautés d'artistes et plus généralement le système de l'art contemporain jouent un rôle majeur dans le changement urbain, il reste encore plusieurs aspects à éclaircir en ce qui concerne la spécificité de cette contribution. Dans le contexte des quartiers en voie de régénération en particulier, les artistes ont un impact sur le capital symbolique qui se transmet des communautés qui y habitent ou y travaillent, à l'espace ; un processus que l'on pourrait qualifier de « spatialisation du capital symbolique ». Ces hypothèses ont été développées à travers l'exploration d'un ensemble d'éléments artistiques ayant agi dans le processus de régénération urbaine, au sein du cadre spécifique du Berlin des années 1990.Afin de donner des réponses nouvelles à ces questions, il a fallu élargir le champ de l'analyse en associant aux dimensions sociologiques, géographiques, économiques et urbaines la considération des activités artistiques qui appartiennent à la sphère plus proprement esthétique. L'hypothèse étant que les œuvres d'art – qui ne sont pas nécessairement des objets – sont des « configurations signifiantes à partir desquelles il est possible d'exercer un jugement rationnel » parce que dans l'expérience esthétique qu'elles engendrent, se produisent des effets d'ordre « normatif, cognitif et pragmatique ». Le rôle crucial de l'espace urbain dans l'évolution de l'art depuis la fin du XIXe siècle étaye l'hypothèse d'un ensemble d'interactions spécifiques, sur le plan esthétique, entre expression artistique et espace urbain. On ne se réfère pas aux recherches artistiques qui trouvent dans la ville un sujet à représenter, mais à des expériences plus radicales qui ont pu choisir l'urbain comme espace d'intervention, substrat des œuvres et lieu où établir des relations plus directes avec le public et le monde réel. La compréhension de l'émergence d'une approche site-specific dans l'art du XXe siècle peut servir à comprendre les racines symboliques du rôle croissant du système artistique dans le changement urbain. Pour aborder une question intrinsèquement transdisciplinaire nous avons dû avoir recours à des instruments variés et hétérogènes. Ainsi cette recherche s'appuie sur une variété de sources : des fonds d'archives concernant les programmes publics et les initiatives institutionnelles ; des recherches anthropologiques visant à reconstruire des histoires de vie et des expériences racontées par leurs protagonistes ; des sources bibliographiques importantes sur le cadre historique et théorique. Le degré d'indépendance des acteurs artistiques dans la détermination de ces changements démontre une profonde ambivalence qu'on ne peut réduire à des formules synthétiques. Les résultats des actions artistiques peuvent être analysés soit comme une exploitation de la valeur symbolique produite par les acteurs institutionnels de la ville, soit au contraire comme la préservation et le développement d'une alternative urbaine et politique. Par rapport aux exemples observés à Berlin, nous avons essayé de retracer les liens qui unissent ces expériences à des phénomènes antérieurs similaires – et à d'autres encore en évolution dans le présent – cela nous a permis de les considérer ceux-ci comme l'expression d'une tradition constamment renouvelée. En ce sens, les acteurs artistiques dont nous nous sommes occupés peuvent être considérés comme les interprètes de besoins et de désirs latents du corps social et urbain qui reviendraient de façon cyclique et qui pourraient jouer un rôle dans le développement de la ville dans le future aussi. L'analyse approfondie des deux cas d'étude, au-delà de leur intérêt individuel, s'offre comme une exploration à l'intérieur d'un champ dans lequel les études sont encore limitées et souvent très circonscrites. Notre recherche se veut comme la tentative de formuler des concepts, des instruments et des stratégies d'analyse qui pourront par la suite être appliqués à d'autres contextes / The key role played in urban change by artist communities, and more generally the art system has been widely recognized, yet the specific characteristics of this contribution are still to be explored. In the context of regenerating neighborhoods in particular, artist communities are able to produce a symbolic value that is subsequently transferred to the space they inhabit and work into, in a process that we could define as a ‘spatialisation of symbolic value'. Our thesis is focused on a series of artistic elements and events that were able to interact with the urban regeneration process that took place in post-wall Berlin in the 1990s.To fully understand such process, it is necessary to broaden the scope of the analysis in order to associate to sociological, geographical, economic and urban aspects the consideration of those artistic activities that belong to the aesthetic sphere. Our hypothesis being that works of art – which are not necessarily objects – may be regarded as significant configurations whose consideration allows a rational judgment as the aesthetic experience they determine encompasses prescriptive, cognitive and pragmatic effects. The crucial role of urban space in the evolution of art since the end of the XIX century supports the hypothesis of the existence of specific interactions between artistic expressions and the urban environment. We are not referring to those art works that find in the city an object to represent, but to more radical researches that choose the urban dimension as a site of intervention, the foundation of the work of art and the place where a more direct relationship with the public and the real world may be established. The consideration of the ‘site-specific' approach that appeared in the art of the XX century has helped us to understand the symbolic nature of the role increasingly played by the art system in urban change. In order to deal with a question that pertains to urban and cultural geography, urbanism, history as well as art history, we had to rely on a set of heterogeneous tools and sources: archival material concerning public programs and institutional initiatives; anthropological enquiries concerned with ‘life histories' and experiences reconstructed through the direct testimony of their protagonists; extensive bibliographic sources used to analyze the broader context of more specific case studies. As a result of our analysis, the degree of independence of artistic actors in the determination of such changes is marked by deep ambiguity that cannot be reduced to synthetic formulas. At times the symbolic value produced may be subsequently commodified and exploited by the institutional players of the city, in other cases art interventions prove as the expression of an alternative vision for urban development and its politics. In the specific context of Post-wall Berlin, we have tried to explore the relationship that connects specific experiences of the time to similar ones occurring in the past – as well as others currently taking place. This effort has brought us to consider the events of the 1990s as the expression of needs and desires periodically reappearing at the surface of the urban and social body, forces that may still play an important role in the future development of the city. Besides its intrinsic interest, in depth analysis of two case studies appears as a further inquiry in a field where research is still lacking and often focused on specific perspectives. Our contribution is intended as an attempt to develop concepts, tools and analytical strategies that may in the future be applied to other contexts

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2014PEST1181
Date11 June 2014
CreatorsDi Lecce, Claudia
ContributorsParis Est, Istituto universitario di architettura (Venise, Italie), Paquot, Thierry
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageItalian
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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