Que ce soit dans ses objectifs, son organisation, ses outils ou ses techniques, le projet en architecture subit des transformations profondes. Certaines découlent des politiques publiques, liées notamment à l’environnement, d’autres d’une maîtrise croissante du rapport qualité-coût, d’autres encore des innovations constructives et de l’essor du numérique, d’autres enfin de l’évolution du cadre des marchés publics, à l’exemple de la conception-réalisation. Dans ce contexte, on observe des pratiques de pilotage et de gestion des projets plus complexes dans lesquelles l’architecte n’est plus le seul à détenir la compétence de synthèse. Cette dernière, au contraire, prend des formes plus partagées dans lesquelles l’ingénieur occupe une place croissante. Pourtant, celle-ci reste peu décrite et mal connue, ou limitée dans sa définition à la synthèse d’exécution définie par la loi n° 85-704 du 12 juillet 1985, dite loi MOP (maîtrise d'ouvrage publique). Caractériser les conditions d’exercice de la synthèse et ses impacts sur les processus de projet est l’enjeu de cette thèse. Nous nous intéressons ici à un aspect, certes circonscrit, mais décisif pour la réussite du projet, à savoir les modalités de collaboration entre ingénieurs et architectes : formes de pensées et d’organisation, outils de représentation, divergences et convergences de leurs actions. L’analyse porte sur le partage de la dimension architecturale et constructive dans huit situations de synthèse issues de trois cas d'étude : la Maison Hermès à Tokyo, la station d'assainissement Seine-Aval à Achères, la Fondation Louis Vuitton à Paris.Par une observation sur le terrain et par des entretiens menés auprès d'ingénieurs et d'architectes, ce travail met en avant deux types de résultats : 1) une caractérisation des situations de synthèse qui précise le rôle des représentations, dont trois types sont identifiés : les représentations spécifiques, les représentations échangées et les représentations partagées ; 2) une évaluation des incidences de la synthèse sur le pilotage et le management des projets. Ces résultats mettent en lumière de nouvelles modalités de collaboration entre ingénieurs et architectes et de gestion de projet qui, sans être totalement représentatifs des projets menés en loi MOP, sont susceptibles de les rendre plus efficients. / Whether in its objectives, its organisation, its tools, or its techniques, the architectural project is undergoing profound transformations. Some arise from public policies, notably relating to the environment, others from increasing control over project cost management, yet others from innovations in construction and developments in digital technology, and others, finally, from changes in the framework of public contracts, such as design-build. As a result of these factors, more complex project management practices are emerging, in which the coordinating role is no longer confined to architects alone. Instead, it now takes more collaborative forms, with engineers playing an increasingly more important role. Nonetheless, there has been little description of this synthesising activity and it is poorly understood, or limited in its definition to the execution summary defined by act No. 85-704 of 12 July 1985, the so-called public project ownership (MOP) act. The aim of this thesis is to explain what is meant by project synthesis. We are interested here in a circumscribed aspect of the architectural and construction project – but one decisive to its success – which is the forms of collaboration between engineers and architects: modalities of thinking and organising, representational tools, differences and similarities in their activities. The theoretical and practical implications of this hypothesis will be explored through an analysis of the sharing of the architectural and constructional dimensions of eight examples of synthesis, drawn from three case studies: Maison Hermès in Tokyo, the Seine-Aval sewage plant in Achères, the Louis Vuitton Foundation in Paris. Through observation on the ground and interviews with engineers and architects, this analysis highlights two kinds of result: 1) a description of situations of synthesis, which details the role of representations, identifying three types: specific representations, exchanged representations, and shared representations; 2) assessment of the impacts of synthesis on the conduct and management of projects. These results demonstrate new forms of collaboration between engineers and architects and of project management which, though not entirely representative of projects conducted under the MOP act, offer methodological contributions that could help make them more effective.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018SACLD001 |
Date | 12 March 2018 |
Creators | Marie, Jean-Baptiste |
Contributors | Université Paris-Saclay (ComUE), Terrin, Jean-Jacques |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text, Image, StillImage |
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