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Le gaullisme populaire : les voyages présidentiels en province (Janvier 1959 - Avril 1969) / Popular gaullism : presidential trips to the provinces : (January 1959 – April 1969)

De Gaulle et le peuple français : une relation nouvelle se noue, se renoue, lorsque, le 29 mai 1958, la vie politique française bascule. Ce jour-là, devant l’incapacité de la classe politique à trouver une solution au conflit ensanglantant l’Algérie depuis la Toussaint 1954, le président de la République, René Coty, fait appel à un « homme providentiel », un militaire illustre qui, aux yeux des Français, a déjà sauvé le pays, le hissant du rang de vaincu en 1940 à celui de victorieux cinq années plus tard.Le général de Gaulle, hostile au régime des partis qui divisent le pays, se veut l’incarnation du peuple rassemblé. Dernier président du Conseil de la Quatrième République, il transforme les institutions politiques. A une République parlementaire succède une République qui reconnaît la fonction primordiale du chef de l’Etat, fonction renforcée par son élection au suffrage universel direct après la réforme constitutionnelle de 1962. À la République des partis, Charles de Gaulle substitue une « République des citoyens » dans laquelle prime l’expression de la souveraineté populaire.Souveraineté populaire, responsabilité politique pleine et entière des citoyens rassemblés au sein d’une nation qui regroupe toutes les classes sociales, toutes les sensibilités et se mettant elle-même au service de l’homme et du monde… Ces idées vont être mises en pratique, en mots, en images dans les villes et les villages de France, au cours des vingt-six voyages présidentiels de Charles de Gaulle en France métropolitaine. Les déplacements en province sont alors un élément clef, essentiel, de la « République des citoyens » voulue par le Général.La relation établie entre le chef de l’Etat et le peuple français présent aux cérémonies officielles organisées lors des déplacements présidentiels repose sur un échange : légitimité accordée au président de la République par la présence populaire ; sollicitation des citoyens par le chef de l’exécutif afin d’obtenir informations et réflexions relatives aux décisions à prendre nationalement et localement. Fondé sur cet échange avec le peuple régulièrement renouvelé sur les places des villes et des hameaux, sur les changements constitutionnels instituant le peuple comme ultime souverain, sur le recours fréquent à la procédure référendaire, le gaullisme au pouvoir sert une République portée à son accomplissement. / De Gaulle and the French people : their relationship was profoundly renewed when, on May 29, 1958, French political life toppled over. That day, President of the Republic René Coty – faced with a political class that proved incapable of finding a solution to the bloody Algerian conflict, raging since November 1954 – called upon a "providential man", an illustrious soldier who, in the eyes of the French, had already saved the country : France had been vanquished in 1940, but it was victorious five years later.Hostile to the partisan system that divided the country, General de Gaulle wanted to represent the assembled people. The last President of the Council of the Fourth Republic thus deeply transformed political institutions : the parliamentary Republic turned into a Republic that recognized the primary function of the Head of State. This function was reinforced by the constitutional reform of 1962 and its introduction of direct universal suffrage: under Charles de Gaulle, the partisan Republic was replaced by a "Republic of the citizens", in which the expression of popular sovereignty prevailed.Popular sovereignty in a nation that brings all social classes, all leanings together and is itself at the service of Man and of the world : these concepts were put into practice, words, images in the towns and villages of France, in the course of twenty-six presidential trips to the provinces in metropolitan France. They were key to the "Republic of the citizens" wanted by the General.The relationship between the Head of State and the people who came to these official ceremonies was based on an exchange: the popular presence granted the President of the Republic legitimacy – the head of the executive in turn solicited citizens to obtain information and thoughts on measures that needed to be taken, locally and nationally. Gaullism – based on these regular exchanges in town and hamlet squares, on the constitutional changes instituting the people as the ultimate sovereign and on the frequent use of referendums – served a Republic brought to its fulfillment.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2018NORMC045
Date20 December 2018
CreatorsFaure, Frederic
ContributorsNormandie, Boivin, Michel
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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