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La mise en tourisme d'un espace oasien fragile et marginalisé, la Région du Tafilalet dans le Sud-est marocain : Enjeux, freins et perspectives

Le Tafilalet est une région du Maroc Saharien située dans le secteur sud-est, dans une zone frontalière, elle présente les signes d’un espace désertique fragile et marginalisé. Sa situation géographique, ses traits climatiques et son profil morphologique en font un espace structurellement vulnérable, qui n’offre que peu de chances au développement humain et économique. Pourtant, c’est un espace qui a pu briller et voir une période d’essor durant le Moyen Age. Celle-ci a connu le développement d’une grande civilisation de l’aride, dont les traits sont encore vivants dans le système de production agropastoral oasien. Ces particularités avaient permis l’établissement d’un équilibre fragile entre l’homme oasien, ses besoins et sa demande et un milieu fragile avec peu de capacités. Un équilibre rompu, depuis, par la modernité, l’exode rural, l’urbanisation et la salarisation. Nouveau arrivé dans le système économique oasien, le tourisme s’est développé à partir du début du XXème siècle, et a enregistré une importante évolution au point de devenir la première activité économique structurée du territoire. Le désert, les dunes, la palmeraie sont les grands atouts de ce produit, qui essaie de combiner, avec l’offre originelle paysagère, une offre culturelle constituée du bâtit, de la richesse humaine et tribale tout autant que par la commercialisation du désert comme espace ludique (circuit quad, VTT…). C’est ainsi que son produit s’affranchit des spots classiques du désert (dunes et dromadaire) pour s’ouvrir à un tourisme diffus, qui explore l’arrière pays, puisant dans la multi-activité et le ludique, l’immersion dans la vie quotidienne saharienne, le partage et l’échange culturel entre touristes et habitants. L’espace de notre étude autant que le secteur saharien, en globalité, se développe touristiquement, mais dans l’anarchie et la spontanéité. Le tourisme peut se révéler comme un facteur de menace pour la nature oasienne, son paysage, ses capacités en terme d’eau et de terre et son système de production agropastoral, majoritairement, vivrier et traditionnel…La mise en tourisme devra donc être rationnelle et bien contrôlée. Le développement du tourisme au Tafilalet passerait d’abord par une stratégie de développement durable. La place de la région, de l’acteur local sont très importantes, à nos yeux. Le développement devra, en ce sens, être appréhendé dans/ et par le territoire, comme espace de vie et d’action, loin des visions sectorielles qui n’avaient fait que prévaloir les zones utiles et marginaliser une bonne partie du territoire saharien. Cette approche doit interpeller aussi les spécificités de l’espace à la fois au niveau géographique et humain et mettre au centre de ses préoccupations la contrainte naturelle autant que la fragilité et la vulnérabilité environnementales… Des éléments qui ne peuvent être dissociés de la grande problématique du développement humain. Ce dernier est soulevé dans la thèse à travers la mise en lumière de l’importance de la participation citoyenne, déjà active et qui compte déjà plusieurs expériences à son actif. Le besoin de l’empowerment ou du renforcement de ses capacités, par la formation et le financement, est aussi soulevé pour révéler l’importance d’une action qui est déjà en germe et qui a besoin de soutien et d’accompagnement. En somme, le développement touristique dans les espaces sahariens, comme nous l’avons étudié à travers le cas de la région du Tafilalet, devrait rendre à l’homme oasien la place qu’il se doit d’occuper comme acteur dans son propre espace, à travers une stratégie de tourisme durable où le spatial autant que l’humain, l’économique et l’environnemental sont pris en considération. De fait, dans cet espace fragile et vulnérable les considérations environnementales et humaines sont aussi importantes que les variables de rentabilité, et devraient être au centre de toute réflexion sur le développement touristique territorial. / Tafilalet is a Saharan region of Morocco. Located in the south-east, in a border area, it shows signs of a weak desert space and a marginalized one. Its geographical location, climatic features and morphological profile make it a structurally vulnerable space, that offers little chance for human and economical development. Yet it was able to shine and experienced a boom during the Middle Age. This one has seen the development of a great arid civilization whose features are still living in the oasis agro-pastoral production system. These features have led to the establishment of a delicate balance between the oasis man, its needs and demand and a fragile environment with weak development capacities. Balance since broken by modernity, rural exodus, urbanization and salaried work. Newly arrived in the oasis economical system, tourism has developed from the early twentieth century and has undergone significant changes, to become the first formal economical activity in the area. The desert, the dunes, the palmgrove are the main advantages of this product which tries, increasingly, to combine with the original landscape offer a range of a cultural one consisting of the built heritage, human and tribes wealth as well as the commercialization of the desert as playful space (sport tours : quad, mountain biking ...). Thus the product is, gradually, free of the classical desert spots (dunes and camels) and the area opened to a an integrate and diffuse tourism, exploring the hinterland, drawing multi-activity, immersion in the Saharan and nomad daily life and a cross-cultural exchange between tourists and residents. The area of ​​our study as well as the Saharan area in whole, live a touristic growth but in a kind of anarchy and spontaneity. In sum tourism can be, for several reasons, a threat factor of oasis nature, its landscape, its capacity in terms of water and soil and to the agro-pastoral production system, known to be mainly, a subsistence and traditional one. The development of tourism in Tafilalet region should happen through a strategy of sustainable development where tourism is approached by a territorial vision. The place of the local governance, the local actor are very important to us. Development must be understood in that sense in and for the territory as a space for life and action, away from sectors visions which had only prevailed useful areas and marginalized the majority of the Saharan territory. This approach should also call the specificities of this unique space both in geographical and human aspects. These ones should be in the center of its conception as well as the natural stress, the fragility and vulnerability of the environmental elements ... All of that cannot be separated from the problem of the human development. It is raised in this thesis through a highlight of the importance of citizen participation, already active and that has several experiences to its credit. The need to empower his action by training and funds may reveal the importance of an action that is already in germ and which needs to be supported and assisted. In sum, the development of tourism in the Saharan areas, as we have shown through the case of the Tafilalet region, should give the oasis-man his place as the first actor of his own development. This conception could be done through a strategy of sustainable tourism where the spatial as well as the human, the economical and the environmental elements are considered. In this fragile and vulnerable area human and environmental considerations are as important as profitability variables for any territorial tourism development strategy.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2012CLF20009
Date20 January 2012
CreatorsBoukherouk, Mohamed
ContributorsClermont-Ferrand 2, Chignier-Riboulon, Franck
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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