L'étude du sanctuaire de Puliyampatti permet d'aborder deux questions : d'une part, l''indigénisation' des pratiques catholiques en Inde et, d'autre part, la gestion des troubles psychogènes dans les sociétés caractérisées par un pluralisme médical et des cultes de possession. Le lien entre ces deux domaines est réalisé grâce à saint Antoine de Padoue. En Inde du Sud, ce saint portugais détient les fonctions de divinité de lignée et possède la faculté d'exorciser. Cette double spécialité se traduit à Puliyampatti par la présence de pèlerins et de patients qui exécutent un certain nombre de gestes dévotionnels et rituels inspirés de l'hindouisme. Si le clergé tolère ces pratiques religieuses, en revanche, il se montre critique vis-à-vis des exorcismes. Les rituels d'exorcisme instaurés à Puliyampatti sont informels et rigoureusement observés par les familles qui accompagnent les patients suspectés d'être possédés ou victimes d'un maléfice. La parentèle détient un rôle central dans le processus thérapeutique. Ayant elle-même déterminé que, au regard des événements biographiques et/ou des diagnostics médicaux, les troubles étaient sans nul doute d'origine surnaturelle, elle exerce sur le patient pressions et sévices dans le but qu'il manifeste la possession, preuve même de la justesse du diagnostic. Selon la nature des troubles, le patient peut se plier à sa volonté et cette première expérience marque le commencement d'une longue série de possessions de plus en plus fréquentes et violentes.
Identifer | oai:union.ndltd.org:CCSD/oai:tel.archives-ouvertes.fr:tel-00780571 |
Date | 09 December 2004 |
Creators | Sebastia, Brigitte |
Publisher | Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS) |
Source Sets | CCSD theses-EN-ligne, France |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | PhD thesis |
Page generated in 0.0025 seconds