L’équipe de travail représente, de nos jours, une forme d’organisation du travail incontournable pour accroître la performance des entreprises. Il est maintenant largement reconnu que la composition d’une équipe de travail est susceptible d’affecter son efficacité et, plus particulièrement, la qualité des relations interpersonnelles au sein de l’équipe et la performance de ses membres. Des études se sont donc attardées à isoler certaines caractéristiques individuelles permettant d’influencer le contexte des équipes de travail. Ainsi, l’effet de la composition des équipes a été étudié sous l’angle des traits de personnalité des membres, de leurs attitudes et de leurs valeurs, ou encore en fonction des habiletés cognitives démontrées par chacun des coéquipiers. Malgré quelques invitations répétées à étudier davantage la motivation des équipes de travail et de leurs membres, peu de travaux ont porté sur la composition motivationnelle de ce contexte collectif.
Dans la foulée des études portant sur les équipes de travail, on observe une tendance à ne considérer que la performance des équipes et des coéquipiers comme unique critère d’évaluation de leur efficacité. Devant les données alarmantes concernant les problèmes de santé psychologique vécus par les travailleurs, il appert qu’il est essentiel de se pencher sur les conditions nécessaires à mettre en place dans ce contexte de travail interpersonnel pour contribuer à la fois au bien-être et à la performance des coéquipiers.
Avec l’utilisation du cadre d’analyse proposé par la théorie de l’autodétermination, la présente thèse vise à répondre à ces enjeux. Le premier article de la thèse propose un modèle théorique qui définit en quoi la composition d’une équipe de travail, en regard des styles de régulations individuelles des membres de l’équipe, est susceptible d’affecter les relations interpersonnelles au sein de l’équipe et d’avoir un impact sur la performance et le bien-être des membres. S’appuyant sur les mécanismes d’émergence proposés par les théories multiniveaux, ce cadre théorique suggère également que, sous certaines conditions, la composition motivationnelle d’une équipe de travail puisse entraîner la formation d’un phénomène singulier de motivation d’équipe. Les mécanismes favorisant cette émergence sont présentés dans l’article.
Le second article de la thèse représente une première vérification empirique de certaines des propositions de l’article théorique. À partir d’un échantillon de 138 équipes, regroupant 680 travailleurs, il a été possible de vérifier, à partir d’analyses multiniveaux, l’impact de la composition autonome ou contrôlée d’une équipe sur la satisfaction au travail des participants. Les résultats de l’étude montrent qu’une forme de composition d’équipe de nature plus autonome est positivement reliée à la satisfaction des travailleurs. Plus encore, on observe une interaction entre la régulation autonome individuelle et la régulation autonome d’équipe quant à la satisfaction vécue au travail. Ainsi, la satisfaction au travail est plus élevée pour les participants dont le style de régulation est plus autonome et qui évoluent dans une équipe à composition motivationnelle plus autonome. Parallèlement, les résultats montrent que la composition motivationnelle plus contrôlée est négativement reliée à la satisfaction au travail.
De façon générale, la présente thèse souligne la pertinence de considérer le contexte sociomotivationnel émergeant de la composition de l’équipe en regard des styles de régulations individuelles des membres qui la composent. Cette thèse permet de considérer, avec un regard nouveau, la motivation des équipes de travail et les variables de motivation à évaluer dans la formation des équipes de travail au sein de nos organisations. / These days, the work team constitutes an indispensable form of task organization that increases organizational performance. It is now widely recognized that the composition of a work team can affect the effectiveness of that team - specifically, the quality of the interpersonal relationships and performance of its members. Studies have attempted to isolate the individual characteristics liable to influence the work team context. Indeed, the effects of the composition of a work team have been studied through the personality traits of its members, their attitudes and values, as well as the cognitive ability they have each demonstrated. Despite repeated insistence on studying the motivation in and of work teams, very little work has been done on the motivational composition within this collective context.
Within the large stream of research on work teams, the tendency seems to be to measure team effectiveness exclusively through team and team member performance. Faced with significant data concerning problems of psychological health among workers, it has become paramount to investigate the conditions under which work teams can contribute to both the well-being and performance of their members.
Using the analytical framework proposed by Self-Determination Theory, the present thesis seeks to address these issues. The first article of the thesis proposes a theoretical model that outlines how the composition of a work team, along with the regulatory styles of each of its members, can potentially affect the interpersonal relationships of team members, as well as their performance and well-being. Using Multilevel Theory’s processes of emergence, this model also suggests that, under certain conditions, the motivational composition of a work team can bring about the unique phenomenon of team motivation. The mechanisms facilitating the emergence of this phenomenon are presented in this article.
The second article of this thesis focuses on the first empirical verification of certain propositions from the theoretical article. From a sample of 138 teams comprising 680 workers, it was possible to verify, using multilevel analyses, the impact of either an autonomous or controlled motivational work team composition on the work satisfaction of participants. The results of this study show that a more autonomous work team composition is positively related to work satisfaction. Moreover, an interaction between individual autonomous regulation and the autonomous regulation of a team on satisfaction experienced at work was found. Thus, work satisfaction is higher for participants whose regulatory style is more autonomous and who are part of a team whose motivational composition is more autonomous. Conversely, the results show that a more controlled motivational composition is negatively related to work satisfaction.
Overall, this thesis highlights the importance of considering the socio-motivational context that emerges from the composition of a work team, in terms of the individual regulatory styles of each of its members. This thesis allows for a fresh perspective on work team motivation, as well as the motivational variables that should be evaluated when creating work teams within organizations.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMU.1866/9225 |
Date | 09 1900 |
Creators | Grenier, Simon |
Contributors | Chiocchio, François, Gagné, Marylène |
Source Sets | Library and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Thèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation |
Page generated in 0.0018 seconds