Ce mémoire de recherche-création composé de deux parties s’intéresse à l’usage du récit dans la dramaturgie québécoise contemporaine, plus particulièrement à la réactualisation du procédé de la teichoscopie en tant que « vision à travers le mur » et à sa relation avec les images. Prenant comme point de départ un évènement réel, la pièce Nuage de cendres raconte, sur le ton de l’ironie tragique, l’éruption du volcan islandais Eyjafjallajökull en 2010 vécue à distance par un volcanologue islandais et une Québécoise en fuite. Envisageant la teichoscopie à la fois comme procédé de montage et opération de conversion du « dire » en « voir », la pièce explore les questions du deuil, du silence, de la cendre et de la fascination pour les images.
La deuxième partie est un essai intitulé Voir à travers les murs : la teichoscopie dans Yukonstyle de Sarah Berthiaume. Pour comprendre la circulation à relais de la faculté d’omniscience chez les personnages qui font le récit de leurs « visions à travers le mur », l’étude propose le concept de personnage-voyant. En étudiant la reprise de la figure amérindienne primordiale du corbeau, elle croise les concepts d’« espassetemps » (Dominique Legros), d’anachronisme et de survivance (Georges Didi-Huberman) afin d’analyser la construction, par la teichoscopie, d’un territoire qui résiste aux délimitations. La « vision à travers le mur » marque ainsi le franchissement de toutes les frontières : celles du temps, des lieux, des êtres. L’essai s’attache enfin à montrer que, contrairement à la tendance générale de la dramaturgie québécoise contemporaine où le récit exprime le repli sur soi et l’incommunicabilité entre les personnages, la teichoscopie rend possibles, dans Yukonstyle, une ouverture à l’autre et une transmission. / Composed of a play and an essay, this M.A. thesis examines the use of narration in contemporary theatre in Quebec. It focuses specifically on the renewal of the device known as teichoscopia, considered as “vision through the wall”, and its relationship with images. The play, Nuage de cendres, begins with a true event: it relates, with a tone of tragic irony, the eruption of the Icelandic volcano Eyjafjallajökull in 2010, experienced remotely by an Icelandic volcanologist and a young woman escaping from her life in Quebec. Considering teichoscopia both as an editing process and a means of converting words into vision, the play explores the issues of loss, silence, ashes and fascination for images.
The second part of the thesis consists of an essay titled Voir à travers les murs : la teichoscopie dans Yukonstyle de Sarah Berthiaume. In order to analyze the relay of omniscient ability between the characters who narrate what they see through the wall, the essay proposes the concept of the character-seer. It studies how the play integrates the Native American figure of the crow, and how the concepts of “everywhen” (Dominique Legros), anachronism and survival (Georges Didi-Huberman) intersect. Teichoscopia thus builds a territory that resists delimitation: the “vision through the wall” marks the crossing not only of spatial and temporal boundaries, but those between beings as well. Finally, this essay shows how, in Yukonstyle, contrary to other contemporary plays that often use narration to express withdrawal into oneself and lack of communication, teichoscopia makes possible true openness and transmission.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/18704 |
Date | 04 1900 |
Creators | Bolduc, Miriam |
Contributors | Huglo, Marie-Pascale, Larrue, Jean-Marc |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Thèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation |
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