En décembre 1881, une jeune Irlandaise arriva au Caire avec son mari. Elle avait déjà beaucoup lu sur Urabi, mais c'est au Caire qu'elle eut de la chance d'avoir rencontré le nationaliste égyptien qui se révoltait activement contre le régime de Khedive et contre l'intervention britannique. Cette jeune femme était Lady Augusta Gregory, généralement connue en tant que dramaturge et folkloriste, et surtout comme la cofondatrice de l'Abbey Theatre, avec W.B. Yeats. La présente thèse prend comme point de départ cette note de l'échange entre deux nations en train de se libérer de la domination de l'Empire britannique, aussi bien que leur trajet commun qui consiste en se définir et se comprendre à travers le rôle que le théâtre joue au fil de ce parcours. Notre étude prend donc en considération l'Irlande, avec son nationalisme culturel et son théâtre politiquement engagé, en tant qu'étude de cas à comparer avec la place du théâtre en Égypte dans les années 1960. Dans ce contexte, l'étude se fonde sur l'hypothèse que, grâce à sa capacité performative, le théâtre se dote du pouvoir de s'engager dans la politique de son temps et, en quelque sorte, de s’y imposer son influence. Elle explore notamment les pièces égyptiennes et irlandaises de la deuxième moitié du XXe siècle afin d'analyser le rôle du théâtre et du spectacle, actuel et potentiel, à l'égard du champ politique, tant dans ce contexte particulier que sous d'autres angles. En étudiant les œuvres de Tawfiq al-Hakim, Mikhail Roman, Yusuf Idris et Salah Abdul-Saboor, aussi bien que celles de Brian Friel, Frank McGuinness et Samuel Beckett, la présente thèse non seulement tente de cartographier l'esthétique politique des temps incertains et des lieux apparemment disparates, mais elle envisage également les dynamiques de la révolte en tant que mise en scène de par sa nature, ce qui révèle la pertinence de l’étude par rapport aux expériences du monde contemporain. / In December 1881, a young Irish woman arrived in Cairo with her husband. She had already read much about Urabi, but in Cairo she had a chance to meet the Egyptian nationalist, who was actively revolting against the Khedive’s rule and Western, especially British, intervention in the region. This young woman was Lady Augusta Gregory, most famous for her role as a dramatist and folklorist, and most importantly as a co-founder of the Abbey theatre with W.B. Yeats. This dissertation starts on that note of exchange between two nations trying to liberate themselves from the British Empire and is especially interested in the role of the theatre in the process. The thesis, thus, looks at Ireland with its cultural nationalism and its politically engaged theatre as a case study and compares it to the role of the theatre in Egypt in the 1960s. It begins with the assumption that theatre with its performative capacity has the power to engage with and to an extent affect the politics of its day. As such it explores plays from Egypt and Ireland in the second half of the 20th century in order to look into the role theatre and performance have played and can potentially play in politics, in these specific contexts and beyond. By examining works by Tawfiq al-Hakim, Mikhail Roman, Yusuf Idris, and Salah Abdul-Saboor, alongside Brian Friel, Frank McGuinness and, of course, Samuel Beckett, this dissertation helps map not only the political aesthetics of unsteady times and seemingly disparate places, but it also reflects on the dynamics of revolt as a staged act in and of itself, which highlights its relevance to our contemporary world.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018PERP0006 |
Date | 26 January 2018 |
Creators | ElHalawani, Amina |
Contributors | Perpignan, Eberhard-Karls-Universität (Tübingen, Allemagne), Jay-Robert, Ghislaine, Reinfandt, Christoph |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | English |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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